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Le Grand Ballon

Le ballon de Guebwiller domine de toute sa hauteur la vallée de Kruth Wildenstein, paradis des vosginistes. A Willer sur Thur, la Chamonix vosgienne, les guides de haute montagne font le pied de grue en attendant le client, qui bien souvent ne vient pas. Car à la différence des Drus et des Grandes Jorasses, le sommet du Grand Ballon peut être atteint en voiture. On peut même boire un coup au bar panoramique.
 
Orbey - Willer-sur-Thur
 
Orbey, lac Blanc, route des Crêtes, col de la Schlucht, Hohneck, Markstein, Grand Ballon, Willer-sur-Thur (67 km)
 
A FOND SUR LA ROUTE DES CRETES

Après une nuit paisible troublée seulement par quelques averses, les cyclistes prennent leur petit déjeuner à l’estaminet de Marie Christine, où ils dégustent des croissants et des petits pains au chocolat. Les tentes sont démontées rapidement, car le ciel est toujours menaçant et les plus vaillants prennent la route du Lac Blanc. Bien qu’il ne soit plus puni, Stéphane a préféré rester dans la voiture-balai, sans s’en expliquer davantage auprès de ses camarades.

Un lac majeur mis à l'index

L’équipe réduite descend donc vers le village d’Orbey puis attaque l’ascension vers la route des Crêtes. Rude mise en jambe car la côte s’avère assez redoutable, notamment dans les premiers kilomètres. C’est donc un peu plus tard dans la matinée qu’ils arrivent au Lac Blanc, que Sylvie trouve sinistre, et qu’ils prennent un café bien mérité à l’Auberge des mille mètres. L’ascension se poursuit ensuite vers le calvaire du Lac Blanc, où ils retrouvent la route des crêtes, à deux kilomètres à peine du col du Louschbach où ils étaient la veille.

Calme troublant près du lac blanc

Perché à plus de 1000 mètres d'altitude, le Lac Blanc aime à se dissimuler dans les brumes tenaces qui lui ont donné son nom.
Malgré un ciel menaçant, les quatre randonneurs peuvent enfin goûter l’ivresse des hautes cimes, la forêt qui bruisse au vent, la voiture renversée dans le fossé (qu’Annette et Sylvie inspectent pour voir s’il y a des corps), les touristes qui se pressent autour des fermes auberges... Gérard et Stéphane qui ont pour mission de trouver un endroit pour le pique-nique, dénichent un coin de verdure avec une vue dégagée vers le vallon du Valtin. Mais la pluie se met à tomber. Comme aucune auberge ne se trouve à proximité, les randonneurs se réfugient sur une aire de stationnement où ils avalent précipitamment leur déjeuner à l’abri sous les arbres. La pluie de plus en plus intense fait chuter la température de quelques degrés. Profitant d’une accalmie, ils remontent sur leurs engins pour gagner le col de la Schlucht en slalomant entre les gouttes. Stéphane a rejoint le groupe de cyclistes mais reste perdu dans ses pensées.

Echappée solitaire

Arrivés transis au col, ils se réfugient dans un bistrot et tentent de se réchauffer en avalant des boissons chaudes. Voyant que le ciel se dégage, Stéphane part précipitamment pour, dit-il, “éviter la pression” et se lance à l’assaut des hauts sommets. Alors qu’Annette se réfugie dans la voiture-balai pour se réchauffer (de quelle façon?), les autres équipiers se lancent à sa poursuite. Au milieu des caravanes et des camping-cars qui parcourent inlassablement la route des Crêtes, les quatre aventuriers arrivent bientôt au jardin d’altitude du Haut-Chitelet puis au superbe panorama qui domine la vallée des lacs.

Stéphane n’y jette qu’un coup d’oeil puis repart à vive allure dans une folle échappée solitaire. Les trois autres concurrents le laissent faire, certains de le retrouver tôt ou tard à la terrasse d’une ferme-auberge, et reprennent paisiblement leur chemin, s’arrêtant ici ou là pour contempler le spectacle qui s’offre à eux : le Hohneck, envahi par les voitures, le lac de Blanchemer, le Rainkopf, le lac de Wildenstein magnifique au fond de sa vallée, le Markstein, où Annette remonte sur son vélo, puis enfin le Grand Ballon, point culminant de l’étape à quelques 1315 m d’altitude et en haut d’une côte redoutable.

Après une pause où Sylvie cherche en vain à apercevoir les Alpes, alors que l’on distingue à peine la Forêt-Noire, le groupe à nouveau réuni se lance dans une folle descente vers Willer sur Thur, près de 1000 m plus bas. Le directeur technique avait donné au préalable ses dernières consignes: la bombe et la trajectoire. Tout se passe plutôt bien, n’étaient les gravillons et les virages pavés qui obligent à freiner plus qu’on ne le voudrait. Alain s’en sortira avec quelques douleurs du côté de la macreuse.

Village de toile à Willer-sur-Thur

Dans le camping de Willer-sur-Thur, les tentes sont montées en un clin d'oeil dans une ambiance d'euphorie.
Souper chez Claudy...

La joyeuse équipe arrive à l’entrée de Willer-sur-Thur, où se trouve le camping, en même temps que Marie-Thérèse au volant de sa voiture rouge. Les tentes sont montées en un tournemain et, tandis que Sylvie, Béa et Marie-Thé se dirigent vers les douches, les autres se mettent en quête d’un bistrot accueillant où ils pourront déguster une bière. Gérard déniche un bar-restaurant près de l’église et tente (vainement) de dérider le patron. Les filles arrivent un peu plus tard. Pour assurer le rendez-vous avec l’équipe Baudet, qui doit arriver le soir même, Alain recherche désespérément le papier où il a noté leur numéro de portable, mais sans résultat : le papier est resté à Metz. Ce n’est pas grave, on décide de s’en remettre à la providence et à la sagacité de Jean et Anne-Marie. Un peu rassurés, ceux qui en ont encore besoin vont prendre leur douche.

...avec la fille du bédouin

Vers huit heures, l’équipe au grand complet redescend vers le village pour le repas du soir et tombe nez-à-nez avec les Baudet en train de monter vers le camping. Tout le monde se congratule et se dirige vers le restaurant repéré précédemment par les filles. Là, atmosphère très chaleureuse avec le Claudy (Jean-Claude) : repas très copieux et bien arrosé, petite barquette pour Anne-Marie qui n’arrive pas à finir sa choucroute, desserts en rab, marc de Gewurz offert par la maison, fille du bédouin, etc. Après ça, retour au camping, non sans avoir poussé la voiture de Gérard pour la faire démarrer. Les Baudet et Sylvie, qui s’était proposée pour leur servir de guide, arrivent un peu plus tard après avoir visité une vallée voisine. Gérard qui doit rentrer à Metz pour un rendez-vous qu’il a le lendemain matin, repart presque aussitôt, l’haleine un peu chargée mais le coeur léger.
 

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