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Le Pays de Lure

A l'est du département de la Haute-Saône, le pays de Lure forme une dépression d'une dizaine de km entre les premières pentes du massif vosgien et les plateaux calcaires qui s'étendent jusqu'à Villersexel. Ces terres argilo calcaires où les glaciers ont laissé des traces, portent une polyculture souvent médiocre. Les étangs sont innombrables sous un couvert forestier qui demeure important.
 
Willer-sur-Thur - Champagney
 
Willer-sur-Thur, col du Hundsrück, Masevaux, Rougemont le Château, Giromagny, Champagney (51 km)
 
LA FOLLE JOURNEE DU DIRECTEUR TECHNIQUE

Après une nuit paisible, à peine troublée par le vacarme du torrent tout proche, le passage des voitures, le survol des avions et deux ou trois orages, les neuf équipiers prennent un déjeuner improvisé sur le gravier du chemin. Un peu d’eau chaude, que la tenancière tire d’une cafetière dissimulée au premier étage de son abri, du Nescafé et des croissants que Sylvie et Marie-Thé ont achetés au Castorama du village.

Quelques poilus sur la route Joffre

Après cette formalité vite expédiée, chacun s’affaire à démonter les tentes et à ranger tant bien que mal les affaires dans les deux voitures. Puis les sept randonneurs, les cinq du départ plus Jean et Pierre-Loïc, se mettent en route vers la Haute-Saône. Descente vers Bitschwiller lès Thann au milieu d’un trafic très dense, puis ascension du col du Hundsrück par la route Joffre, heureusement beaucoup plus paisible. La côte est rude et l’atmosphère un peu moite, mais l’équipe parvient au sommet sans trop de difficultés. Béa a bien eu un problème avec sa roue arrière qui s’était mise de travers, mais Stéphane s’est empressé de remettre son vélo en état.

Un havre de paix sous les hauts sommets

La petite ville de Masevaux déploie tous ses charmes pour accueillir les touristes de retour des cimes vosgiennes, ou qui s'apprêtent à y partir.
Après avoir repris son souffle et mangé quelques sucreries pour effacer le goût du petit déjeuner, l’équipe réduite cette fois à six membres, Pierre-Loïc ayant préféré poursuivre en voiture, redescend le col à vive allure. Le relief s’adoucit sur ce versant des Vosges, et l’on ne tarde pas à atteindre Masevaux, bourg charmant où Alain se précipite vers un bar pour boire le café dont il a été privé le matin. Béa fait provision de pains aux noix et de quiches qu’elle propose à l’assemblée en guise d’apéritif, puis la caravane reprend sa route vers Rougemont le Château, bientôt atteint, puis une aire de pique-nique idéale pour le repas de midi. C’est à ce moment précis que surgit le directeur technique au volant de son puissant véhicule. Le repas est pris dans l’enthousiasme et la bonne humeur, avec des holas pour les cyclistes qui passent sur la route de temps à autres.

Gérard fait la bombe

Il est temps de penser au café. Gérard décide d’aller jusqu’au bistrot le plus proche avec le vélo de Pierre-Loïc, tandis que les filles discutent de la suite des événements sans qu’il prête attention à leurs conciliabules. Anne-Marie se met au volant de la voiture-balai, et toute l’équipe reprend la route. Dans la descente, le directeur de course fait une démonstration de sa technique dite de «la bombe et de la trajectoire», à la surprise des automobilistes qui arrivent en face obligés de mordre sur le bas-côté pour éviter l’espèce d’Obélix qui leur fonce dessus à vive allure. Arrivés à Etueffont, les cyclistes s’arrêtent dans un bistrot pour boire leur petit café (Gérard préfère prendre un diabolo-menthe, ce qui ne lui ressemble guère), mais les voitures suiveuses ont totalement disparu du paysage. Après de longues minutes, il faudra bien se rendre à l’évidence : elles ont filé vers l’arrivée, laissant Gérard sans autre véhicule qu’un vélo trop petit pour lui.

Nécessité faisant loi, les sept cyclistes reprennent la route vers Giromagny, en luttant contre un fort vent de face. A Giromagny évidemment, toujours pas de voiture suiveuse. Tout en pestant contre l’équipe technique, Gérard continue sa route. Stéphane, Sylvie et Alain partent en avant en forçant l’allure, avec dans l’idée de ramener la voiture-balai pour tirer le directeur technique de ce mauvais pas. Toutefois, en arrivant à Champagney, s’ils retrouvent bien les voitures près du camping, pas de trace des pilotes qui semblent s’être évanouis dans la nature. Ils se lancent à leur recherche, mais sans succès. Rentrant bredouilles vers le camping, ils voient alors arriver les quatre autres cyclistes. Tout est bien qui finit bien.

Balade dans un écrin de verdure

Les routes vosgiennes offrent des possibilités infinies de promenade au milieu des forêts et des lacs. Ici dans le vallon du Valtin.
Dessert surprise

N’ayant rien d’autre à faire, les sept compères se dirigent alors vers la baignade du camping où les uns se délassent dans l’eau croupissante tandis que les autres bronzent tranquillement au soleil. Après une attente un peu longue, les chauffeurs finissent par réapparaitre, avec la mine réjouie des innocents aux mains pleines. Gérard se laisse aller à quelques imprécations, mais juste pour la forme car dans le fond il est plutôt satisfait d’avoir parcouru ces 26 km en vélo et d’avoir pu enseigner par l’exemple ses techniques de courses si particulières.

Après avoir monté les tentes, tandis que certains retournent à la baignade, Sylvie et Alain repartent à vélo pour voir si Chichille et Madeleine, qui habitent à Champagney, sont bien là. Fait et dit. Après de brèves retrouvailles, on se donne rendez-vous dans un restaurant pour le soir. Vers huit heures, tout le monde se retrouve à la pizzeria la Martina où, malgré la longueur de la tablée, chacun peut profiter des spécialités locales et s’étourdir de rosé de Vénétie (sauf Gérard qui préfère le rouge). Chichille est comme toujours intarissable et passionnant, tandis que Marie-Thérèse crée l’événement en commandant une sorte de dessert gigantesque, la crêpe Mont Blanc, où des boules de glace disposées sur une crêpe disparaissent sous des tonnes de crème Chantilly. “C’est la route des crêpes, maintenant !” diront quelques mauvais plaisants. Le repas se termine à une heure avancée et chacun regagne son domicile, non sans se promettre de se revoir dès que les circonstances le permettront.
 

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