La féminisation du cyclisme en débat Une étape de montagne dominée par les grimpeuses PAR EUGÈNE LACROUTE

Les communs de la villa de Syam, fermés comme tout le reste © Tass - E. Lacroute

Mardi 14 août : Jonction difficile sur les hauteurs jurassiennes

Départ du camping cette fois, direction Champagnole. Malou et Jean sont partis de leur côté à la recherche d'un magasin de cycles, pour une réparation urgente. Le reste de l'équipe n'est pas de reste puisque le DC est victime d'une crevaison, à peine Monnet la Ville traversée. La réparation est menée tambour battant et le peloton ne tarde pas à reprendre la route vers Champagnole. Mais il a pris du retard sur le planning et il n'est plus question de s'arrêter dans la petite cité.

Sans nouvelles des Dumont, le groupe poursuit vers Syam par la vallée de l'Ain. La célèbre villa palladienne est l'attraction du jour, au moins pour le côté culturel, et les cyclistes appuient sur les pédales pour arriver le plus vite possible. Une fois sur place, pourtant, pas d'autocar de japonais ni de parking bondé. La villa est fermée, comme chaque mardi, et il ne reste à voir que le moulin et l'ancienne usine métallurgique.

Les randonneurs originaires de la vallée de la Fensch en connaissent assez sur le sujet pour ne pas avoir envie de visiter l'usine. Quant aux amateurs du Palladio, souvent issus de la même vallée, ils regrettent de ne pas avoir accès à ne serait-ce qu'un point de vue sur la copie jurassienne d'une villa italienne.

Après avoir tourné en rond dans le hameau, le groupe repart vers les Planches en Montagne. C'est une belle montée de 8 km et 200 m de dénivelé qui surplombe cette fois les gorges de la Saine. Une précision anecdotique puisque la gorge reste totalement invisible depuis la route. Hélène profite de l'occasion pour grapiller quelques points supplémentaires au classement des meilleurs grimpeurs. Elle arrive largement en tête dans le village, mais personne n'est là pour l'encourager.

Loin des yeux, loin des gorges

Les traces d'activité sont en fait peu nombreuses dans le village. Seules les toilettes d'une propreté toute helvétique font l'unanimité. Tout le monde en profite. Mais personne n'aura l'idée d'aller voir les très spectaculaires gorges de la Langouette, à quelques pas de là. Enfin un peu plus… Le groupe finit par reprendre sa route vers les hauteurs. A mi-pente, ils retrouvent Malou et Jean qui ont fait le trajet depuis Champagnole par la RN5. Après les effusions, l'équipe reformée remonte vers la Chaux des Crotenay (improbable site de la bataille d'Alésia) pour piquer ensuite sur le Pont de la Chaux où elle retrouve l'équipe technique.

Elle n'en a pas fini avec les montées puiqu'il faut grimper vers le Frasnois, avec le lac de Narlay en contrebas, pour arriver enfin à une petite route qui mène au lac de la Motte. C'est là que le pique-nique a été organisé. Pas le moindre point de vue sur le lac. Bien installés sur leurs chaises en plastique, en pestant contre l'équipe technique, les cyclistes profitent de la poussière soulevée par les voitures qui passent à toute allure.

Le repas est avalé à la va-vite, et les randonneurs filent illico vers Ilay pour y déguster, espèrent-ils, un petit café. L'établissement est bondé et, malgré la chaleur pesante, on voit des touristes déguster qui une fondue, qui une tartiflette. Les cafés sont finalement servis et, une fois qu'ils sont avalés, le peloton s'engage dans une longue descente vers Menétrux en Joux et Doucier. Du côté de Marigny, et de son énorme camping, il profite d'un morceau de piste cyclable qui mène à Montigny-sur-l'Ain, puis finalement au camping.