Pagaille totale au départ de la randonnée 2012 Le directeur technique aux abonnés absents PAR EUGÈNE LACROUTE

Au bord de l'exaspération, les cyclistes manifestent à Sellières © AFP - E. Lacroute

Dimanche 12 août : Trop plein à Sellières, grand vide à Lons-le-Saunier

Le rendez-vous avait été donné à Sellières mais, comme de par hasard, le village était inaccessible pour cause de vide-grenier. Sylvie, Hélène et Alain étaient arrivés tôt et patientaient près de l'église, pendant que d'autres profitaient de l'occasion pour faire du tourisme dans le voisinage. Après un certain temps, et des coups de fil tous azimuts, l'équipe finit par se retrouver sur une aire de repos au pied de Toulouse-le-Château, y compris le camion Clip Location, sponsor de l'épreuve. Il était temps car les randonneurs étaient proches de l'exaspération et commençaient à manifester leur mauvaise humeur. Certains parlaient même de bloquer la route nationale.

Le peloton s'ébranle enfin et part vers Montchauvier. Il franchit une petite côte, puis redescend sur Bréry et Domblans. Là, le directeur de course marque un temps d'hésitation : « C'est pas vrai ! Y'a pas le moindre panneau d'indication ». Il s'engage faute de mieux sur la route qui mène à l'usine V33, qui s'avère être la bonne, et poursuit vers le château de la Muire suivi par le peloton. Après un rapide coup d'oeil dans la cour, ils reprennent la route pour aller vers le Louverot, et Christine s'écrie: « Vous allez pas me croire ! Je me suis baladée là il y a quelques années ». Ils rattrapent ensuite la grande route et filent vers le château du Pin, où le directeur technique à prévu d'organiser le pique-nique. Dans les fourrés et sans vue sur le château.

Opération ville morte

Après le repas, les cyclistes descendent à toute vitesse sur Lons-le-Saunier, et tournicotent dans la cité jusqu'à trouver le seul café ouvert, sans aucun client malgré sa situation en pleine rue commerçante. « Je croyais que c'était plus animé par ici », lance Denis. Le ciel se couvre de nuages mais il ne pleut pas, pas encore. Le café avalé, les cyclistes montent vers Savagna puis filent, sous une petite pluie fine, vers les vignobles de l'Etoile. Ils poursuivent jusqu'à Quintigny, où un petit groupe féru de culture visite le château du lieu et son exposition de peintures. Malgré les offres des dames qui accueillent les visiteurs, personne ne goûte le vin du Jura. A cause des contrôles anti-dopage. Il faut à présent rattraper le peloton qui a pris une bonne longueur d'avance.

Une fois le peloton reformé, les cyclistes poursuivent vers Arlay à travers bois. Une sommet d'une côte, ils voient se dessiner la silhouette du château féodal, avec ses murailles imposantes. Pas la moindre trace du directeur technique à 10 km à la ronde. Poursuivant leur chemin, ils traversent le village à vive allure sans s'arrêter pour jeter un oeil sur le château de style classique. Ils franchissent la Seille comme des bolides et, après s'être renseigné auprès des autochtones, s'engagent sur la route forestière: une grande ligne droite avec des creux et des bosses. Le peloton s'étire mais parvient quand même à Vers sous Sellières sans anicroche. Un peu plus loin, il traverse Sellières débarrassée de son vide grenier puis retrouve le point de départ. C'est en voiture qu'ils se dirigent ensuite vers le camping de Monnet la Ville.