Quand la chaleur se transforme en canicule Entre lacs et rivière, une rude journée pour les gourdes PAR EUGÈNE LACROUTE

Une courte pause sur les hauteurs du lac de Vouglans © AFP - E. Lacroute

Mercredi 15 août : Des cyclistes lachés dans la fournaise

Cette fois encore, le départ de l'étape se fait depuis le camping. Mais dans l'indifférence générale. Seul le gérant du camping accorde un regard aux cyclistes qui passent devant sa cabane. Les randonneurs connaissent maintenant bien les environs et ils s'élancent vers Doucier sans avoir à consulter les panneaux directionnels. Plus loin, ils prennent la route de Charcier qui monte et redescend en se tenant à l'écart de la vallée de l'Ain.

Du côté de Boissia, le peloton rejoint la D678 qui va le mener directement à Clairvaux-les-Lacs. Contrairement à toute attente, il y a une affluence énorme dans la petite ville. L'équipe un peu perdue tournicote dans les ruelles qui bordent le lac, s'engagent par erreur sur la route de la plage pour revenir finalement sur le rond-point à l'entrée de la ville qu'elle a traversé peu de temps auparavant.

La chaleur commence à échauffer les esprits et un débat animé s'engage pour savoir s'il vaut mieux couper par la D27e3 ou bien prendre la D142 prévue sur la feuille de route. C'est cette seconde solution qui sera choisie par le DC, parce qu'elle offre des vues sur le Grand Lac de Clairvaux et le lac de Vouglans. Et surtout parce que c'est cet itinéraire qui est prévu. « On ne va pas commencer à discuter du circuit », lance Alain. « Si quelqu'un veut prendre une autre route, libre à lui. Moi je sais ce que je vais faire. »

Le peloton va de mystère en mystère

Passée une petite côte un peu raide, la route est en fait très agréable et les randonneurs ont tôt fait de rejoindre Piételle. Le vent du sud les pousse vers le nord, dans la direction du Saut de la Saisse, un nom un peu mystérieux qui évoque une cascade ou quelque chose du même style. En arrivant à Patornay, ils cherchent des yeux des traces de ce Saut mais n'en trouvent aucune. Rien hormis les sculptures étranges que l'Ain a taillées dans la roche.

Sans s'émouvoir, les randonneurs poursuivent vers Mesnois et Blye, où se tient une étrange fête (voir ci-contre), et ils arrivent assez vite à Châtillon, petit village planté sur son rocher. Prenant la direction opposée, ils descendent comme des bolides vers le pont sur l'Ain puis remontent tant bien que mal sur l'autre versant. Une courte montée qui avait pourtant engendré une certaine appréhension dans le peloton, avec sa pente de 5%. Tout le monde s'en sortira finalement indemne. Quelques virevoltes pour éviter la grand route et ils rentrent au camping où l'équipe technique a commencé à ranger le matériel. Un petit repas sans prétention vient clore cette épopée. Les affaires sont promptement rangées dans les voitures et le camion qui déborde de sachets. Et puis, après des au-revoir chaleureux, chacun rentre dans ses foyers en priant pour que la prochaine édition soit aussi réussie.