DEFAILLANCES TECHNIQUES ET PROBLEMES EN CASCADE

Pendant le trajet vers Baume-les-Dames, les averses succédaient aux averses et c'est avec une certaine appréhension que le Directeur de course envisageaient cette première journée. «Ça rappelle un peu le faux départ de Bitche, en 2007», marmonne-t-il. Mais on le sait, il en faut davantage pour décourager un cycliste.

Sur la parking du Super U, tout le monde est déjà là, à commencer par le Directeur technique qui donne des conseils d'habillement aux cyclistes, tout en sortant les vélos de sa remorque. Ne manquent que Stéphane et Jocelyne, qui devraient arriver en fin d'après-midi, et Christine attendue le lendemain matin.

Après avoir laissé passer une (peut-être) dernière averse, et donné rendez-vous à l'équipe technique, les huit cyclistes rejoignent la piste cyclable. Une passserelle flambant neuve a été lancée au dessus du Doubs, preuve que l'on ne plaisante pas avec la véloroute dans ces contrées. A partir de là, il n'y a plus qu'à suivre la piste pour rejoindre Besançon. Le parcours est très agréable, avec le Doubs qui coule paisiblement au milieu des collines, les vaches qui broutent dans les prés, les hérons qui guettent les poissons. Mais cette douce harmonie sera bientôt gâchée par un incident qui aurait pu être lourd de conséquences.

ALLO, QUINGEY ? ON A UN PROBLEME…

Alors qu'elle roulait de conserve avec Béatrice et Danielle, à l'entrée de Laissey, Annette sent tout à coup sa pédale gauche qui donne des signes de faiblesse. Quelques mètres plus loin, elle se décroche complètement du pédalier. Pour un peu, sous l'effet de la surprise, Annette et son vélo plongeaient dans le Doubs. Rappelons qu'elle avait déjà connu ce problème pendant le Tour du Léman 2008. De toute évidence, le DT n'avait pas poussé très loin la révision du vélo avant le départ.

Annette appelle donc par téléphone le groupe de tête, qui avait pris un peu d'avance, ainsi que le Directeur technique, pour qu'on vienne la dépanner. C'est Alain qui reviendra à tire-d'aile vers les trois isolées, et qui réparera la pédale en quelques coups de clé bien sentis. Du DT, aucune nouvelle. «Il doit encore être affalé dans un bistrot à boire de la bière», lance Annette. Le peloton ne tarde pas à se reformer et repart vers Besançon. Avec l'heure qui tourne, les cyclistes commencent à avoir l'estomac qui les tiraille. Il est temps de s'occuper du pique-nique. Après de nombreux appels infructueux, ils arrivent enfin à contacter Claude et lui fixent un rendez-vous à Novillars. Mais arrivés sur place, ils trouvent une aire de repos un peu glauque au bord de la route nationale. Pas de quoi faire rêver. Il proposent donc de poursuivre jusqu'à Chalèze, où ils arrivent peu de temps après. Mais le DT est encore de l'autre côté de Besançon, pris parait-il dans des bouchons. «Ce doit être des bouchons de pinard», sussure Sylvie. Il faudra attendre encore une demi-heure pour voir enfin arriver le camion de l'équipe technique.

C'est dans une ambiance un peu électrique que se passe ce repas de midi, égayé quand même par quelques spécialités italiennes sorties du sac de Béa. Pour calmer les esprits, le DT sort une bouteille de Bordeaux rouge, mais il ne reçoit en retour que des refus polis. Le soleil s'est installé dans le ciel, et les cyclistes décident de reprendre la route tout de suite. Objectif Besançon, pour prendre le café. Ils arrivent bientôt dans les faubourgs de la ville, avec les usines en friches sur l'autre côté du Doubs, et la citadelle qui se profile sur les hauteurs de la cité. A proximité du centre, la piste cyclable s'engage dans un tunnel fluvial qui passe sous la presqu'ile. Une traversée très étonnante en compagnie d'un bateau-mouche. Puis, grâce à Denis qui connait Besançon comme sa poche, le petit groupe se lance dans les rues du centre pour rejoindre la place de l'Hôtel de Ville, où ils peuvent enfin déguster un café en terrasse tout en papotant avec les serveurs. Mais il faut bientôt reprendre la route.

THORAISE, A LA RECHERCHE DE MAURICE

Moins spectaculaire que dans la première partie, la véloroute traverse un vaste chantier du côté de Beurre et se poursuit paisiblement jusque Thoraise. Les randonneurs découvrent alors un second tunnel fluvial, décoré comme une boite de nuit avec effets de lumières, sculptures modernes et un rideau d'eau devant l'entrée. Après avoir lu tous les panneaux d'information, ils montent sur la butte où se trouvent le village et son château. C'est là que devrait les attendre de Directeur technique qui, une fois de plus, n'est pas encore arrivé. Les plus courageux, un peu énervés, décident de continuer jusqu'à Quingey à vélo. Les autres attendent sur place, qui pour être emmenés au camping, qui pour récupérer les voitures à Baume-les-Dames.

Longue et régulière, la montée vers Abbans-Dessus permet de découvrir la vallée sous un autre point de vue, et d'entrevoir le château de Jouffroy d'Abbans perché sur sa colline. En chemin, les cyclistes croisent Stéphane et Jocelyne qui viennent s'occuper du groupe resté à Thoraise. Les cyclistes s'accordent une petite pause au sommet puis descendent vers Quingey à la vitesse du tapis magique. Il ne leur faudra qu'une dizaine de minutes pour arriver au camping. Le camp de base n'est pas difficile de trouver, avec sa salle à manger couverte, sa cuisine intégrée et ses cartons de pastis. Les tentes sont montées en un tournemain et chacun vaque ensuite à ses occupations. Un diner plantureux viendra clore cette journée pleine d'émotions. 

Eugène Lacroute ©Papy Match 2010

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