GUSTAVE COURBET
Né à Ornans, en Franche-Comté, Gustave Courbet apprend à peindre au Louvre puis réalise une série d’autoportraits (L’Homme à la ceinture de cuir, 1845). Influencé par les peintres hollandais du XVIIe siècle, Courbet leur emprunte le réalisme dans la représentation de scènes de la vie paysanne. « Un enterrement à Ornans » déchaîne la critique au Salon de 1850. Le public est choqué par la « laideur », voire l’indécence de certains modèles (Les Baigneuses, 1853). Le peintre s’attaque ensuite à un projet ambitieux de peinture allégorique dans L’Atelier – Allégorie réelle (1855), présenté dans le « Pavillon du Réalisme » qu’il fait construire en marge de l’Exposition universelle. Artiste conscient de son talent, Gustave Courbet s’impose comme chef de file de la nouvelle école réaliste, mais sait aussi dépeindre un certain onirisme, notamment dans ses paysages (La Vague, 1869), ou une brûlante sensualité (Les Amies, 1866). Engagé dans la Commune de Paris en 1870, Gustave Courbet est ensuite emprisonné et doit s’exiler en Suisse où il finit ses jours.
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Etrange affaire à Ornans. Les toiles de Gustave Courbet exposées dans le musée de la ville ont toutes disparu. Que s'est-il vraiment passé ? Récit de notre envoyé spécial.
C'est au petit matin que les cyclistes partent vers Cléron en voiture, les vélos entassés dans la remorque du Directeur technique. Danielle et Jocelyne sont restées au campement. La première a été suspendue pour dix jours pour avoir déclaré la veille que la cuisine du DT était « moche à pleurer ». La seconde a préféré faire un peu de ménage dans sa tente, et ne rejoindra le peloton que dans l'après-midi.
Le groupe des cyclistes appréhende un peu cette journée, qualifiée d'aérienne par le directeur de course. Personne ne parle pendant le trajet, comme sous l'effet du trac. Ils craignent aussi pour les vélos. Vue la vitesse du camion, c'est un vrai miracle qu'ils soient tous arrivés à destination. Le DT repart aussitôt vers Quingey, comme s'il avait des affaires urgentes à traiter, et les cyclistes s'engagent de leur côté sur la petite route qui monte vers Amondans. Le château de Cléron se montre dans toute sa beauté en contrebas de la route, à mesure qu'ils prennent de la hauteur.
Après avoir avalé la côte, les randonneurs font un petit tour du village puis ils repartent vers Fertans, où se niche un petit château sans prétention. Ils s'arrêtent quelques instants à Amancey pour se désaltérer et poursuivent leur circuit vers Bolandoz et Reugney. Entre 600 et 700 m l'air est pur et le directeur de course peut conduire le peloton sans risque d'être intoxiqué par les gaz d'échappement. Les cyclistes foncent sur le plateau en discutant de choses et d'autres, notamment sur la question de savoir si le DT sera ou non en retard pour le rendez-vous de midi.
L'IVRESSE DE L'ALTITUDE
Quand ils arrivent à Longeville, l'équipe technique n'est pas encore là, ce qui renforce les craintes des plus pessimistes. « J’espère qu’ils ne vont pas nous refaire le coup des saucisses », dit Jean. Ils s'installent au bout du village, où l'on a une vue superbe sur la vallée, et attendent le camion tout en râlant sur le manque de sérieux du DT. Et puis, comme s'il n'attendait que ce moment, le camion de l'équipe technique apparait en haut de la côte, avec tout un chargement hétéroclite. En plus de cinq personnes et un vélo, il amène des chaises, une table, la cuisine de camping, des brochettes, un saladier plein de crudités, des bouteilles de vin et d'eau… Une vraie noce sur le plateau.
L'équipe technique déballe tout son matériel, installe la table et les chaises, prépare les couverts et commence à s'agiter autour des fourneaux. Le DT distribue des Monaco à qui veut l'entendre ainsi que des verres de vin ou de jus de fruits. La salade géante vient à point nommé remplir les assiettes et tout le monde se régale en bénissant les auteurs de ce festin. Certains commencent même à subir les effets de l'ivresse de l'altitude. Les cyclistes, qui savent qu'il leur reste un bout de chemin à faire, essayent de garder la tête froide.
Mais les meilleurs moments ont une fin. Quoi qu'il en coûte, il va falloir remonter sur les vélos. Le redémarrage sera assez difficile, d'autant qu'il faut d'entrée de jeu plonger jusqu'au fond de la vallée sur une route sinueuse. Le peloton arrive pourtant sans le moindre souci à Lods, où il s'arrête quelques minutes pour profiter de la beauté du site. Il remonte ensuite la vallée jusqu'à Mouthier Haute Pierre mais ne s'aventure pas au-delà. La route ne va pas jusqu'à la source de la Loue. Les cyclistes entament donc la descente de la vallée en direction d'Ornans.
LES TOILES DU MAITRE ONT DISPARU
Sur la route assez tranquille, ils peuvent bavarder entre eux tout en roulant à vive allure dans la traversée des villages. Ils s'arrêtent un moment dans un magasin d'usine, pas tellement pour profiter d'éventuelles bonnes affaires mais surtout pour investir les toilettes. Cela fait, ils filent jusqu'au centre d'Ornans. La petite cité est envahie de touristes à la recherche de souvenirs où d'objets d'artisanat local. Les randonneurs quant à eux se précipitent sur le pont et la passerelle pour faire des photos des immeubles qui bordent la Loue. C'est là qu'ils découvrent avec stupeur que le musée Gustave Courbet est couvert d'échafaudages et, pire encore, que les toiles du maitre ont disparu. Jocelyne est au quatre-cents coups et interroge tous les passants qu'elle rencontre. Un autochtone lui apprendra bientôt que les oeuvres ont été déménagées à Arc et Senans pendant les travaux d'extension du musée. « Ah oui, c’est vrai! Je les ai vues hier », reconnaitra-t-elle au bout de quelques instants. « Mais j’aurais quand même bien aimé les revoir aujourd’hui », ajoute-t-elle. La déception est telle que les cyclistes décident de terminer illico leur circuit.
A la sortie de la ville, un petit panneau leur indique un itinéraire cyclable vers Cléron. Ils s'y engagent aussitôt et suivent tranquillement la rivière. Ils découvrent au bout de quelques kilomètres que la piste grimpe sur le côteau et ne semble pas vouloir en descendre. Après quelques côtes un peu sévères, ils dégringolent enfin vers le château de Cléron où le DT les attend en pestant. Il pensait les voir arriver par la grande route et s'était mis en embuscade pour faire des photos. Après quelques explications, tout le monde remonte dans les voitures pour revenir à Quingey.
EPILOGUE
Après le debriefing du soir, c'est avec un nouveau diner plantureux que se termine cette journée pleine d'émotions. La nuit sera courte car la pluie commence à tomber. Le lendemain, le camping est transformé en champ de boue et le niveau de la Loue monte dangereusement. Les randonneurs décident donc de lever le camp, la mort dans l'âme. Les tentes sont repliées tant bien que mal, tout le monde s'entasse dans les voitures et chacun repart de son côté en pensant à la randonnée 2011, qui sera peut-être encore plus belle que celle-ci.
Eugène Lacroute ©Papy Match 2010