Réunis en assemblée générale extraordinaire au Cirque de Consolation, les membres de la société des randonnées d'été ont mis le directeur technique en difficulté. L'espoir d'une solution ?

Les cylistes remontent la vallée du Dessoubre pour se rendre à l'A.G. extraordinaire réunie au Cirque de Consolation

es grandes décisions se prennent au petit matin. Réunis à nouveau dans la tente de Christine, les randonneurs ont décidé passer à l'étape suivante : convoquer une assemblée générale de la société des randonnées d'été et faire voter une motion de défiance à l'égard du directeur technique et de son projet de réforme. Pour ne pas trop perturber la Route du Doubs 2009, cette A.G. devra se tenir au Cirque de Consolation. "Ce sera plutôt le cirque de protestation", lance Annette en empoignant son téléphone. Il est urgent en effet de convoquer les actionnaires. Aussitôt, les mobiles se mettent à lancer des appels dans toutes les directions.

Remontée discrète de la vallée du Dessoubre

Après le transfert en voiture à Saint Hyppolyte, les cyclistes s'engagent résolument dans la belle vallée du Dessoubre pour arriver le plus tôt possible au Cirque de Consolation. Rien n'a été dit au DT, mais ça ne l'a pas empêché de sentir une certaine agitation chez les cyclistes. Il a d'ailleurs disparu avec son camion avant même qu'ils n'aient pris la route. Les vélos grignotent peu à peu les kilomètres vers le fond de la vallée: Orgeans, le Moulin du Bas, Rosureux, Gigot... Surprise, peu avant l'arrivée, la route qui mène à N-D de Consolation est bouclée par la Gendarmerie. "C'est à cause de la procession du 15 août", déclare un officier. Heureusement, les vélos peuvent continuer. "Me dites pas que c'est encore une manoeuvre du Bertrand", lance Christine. Mais personne ne veut croire au pire.

Assemblée générale au milieu des pélerins

Après l'assemblée générale, le directeur technique reste toujours introuvable

Une fois dans la cour du couvent, les randonneurs s'aperçoivent que les actionnaires (à qui l'on avait demandé de porter des vêtements d'hiver, pour les retrouver plus facilement) se sont mêlés aux pélerins. "Ça n'était pas prévu, mais c'est plutôt une bonne idée, cette procession", déclare Béatrice, "on va pouvoir se réunir sans attirer l'attention". Leur tenue de cycliste ne les rend pas particulièrement discrets, mais qu'à cela ne tienne, ils se fondent dans le groupe. La procession s'achève d'ailleurs bientôt et les pélerins, vrais ou faux, vont s'installer à petits pas sur les bancs d'une cantine improvisée. Sylve fait en sorte que les actionnaires se retrouvent tous à une même table.

Déjà au courant des faits, par les médias et par le bruit fait autour de la manifestion du vendredi, ils votent à l'unanimité la motion de défiance que leur présente Jean Dumont. Les papiers sont signés, et cyclistes et actionnaires quittent le couvent, les uns pour retrouver le staff technique, les autres pour rentrer chez eux. Les randonneurs trouvent sans peine Stéphane et Claude, le camion est bien visible au milieu du parking, mais personne ne sait où est passé Gérard Bertrand.

Poulets au vinaigre

On déballe le matériel de pique-nique à l'ombre, près du ruisseau. Les poulets (c'est la surprise annoncée la veille) sont débités à la main, et le repas se passe dans une ambiance plutôt sereine. Les deux stagiaires sont mis au courant du vote de l'assemblée générale, ce qui ne plait qu'à moitié à Stéphane qui aurait préféré "la voie de la concertation plutôt qu'un putch institutionnel". Le café est pris à la buvette près de l'église, puis l'équipe vélo redescend vers Gigot. Claude a remplacé Annette pour la second partie du circuit.

C'est là que l'affaire se corse car il faut grimper sur le plateau, à Bretonvillers, soit une montée de plus de 250 m sous le soleil. Malgré la chaleur, Malou et les deux Jean s'échappent dès le bas de la côte pour se disputer le maillot à pois. Les autres suivront, à un rythme un peu moins soutenu, mais tous arriveront en haut, déshydratés mais contents de pouvoir se réfugier à l'ombre et se reposer un peu. Après la pause, le peloton poursuit vers Charmoille et Belleherbe, où se tient une fête de village. Les rues sont bouclées à cause d'une course de chevaux-tricycles.

Un repérage sur la carte pour ne pas se tromper, et les cyclistes descendent vers Vaucluse pour remonter aussitôt en direction de Valoreille. La route surplombe la vallée et offre de loin en loin de belles ouvertures vers le Dessoubre et les environs de Maiche, sur l'autre versant. C'est assez vallonné, mais le peloton progresse sans problème. Une dernière côte et ils redescendent vers Saint Hippolyte, plus de 400 m plus bas, où Sylvie remporte l'étape avec une large avance.

Contre-attaque à la Chaux-de-Fonds

Boissons fraiches pour tout le monde à l'arrivée, puis retour vers le camping. C'est là qu'ils retrouvent le directeur technique qui, on l'apprendra plus tard, était parti se réfugier en Suisse avec le scooter de Stéphane pour y donner une conférence de presse. Informé par un actionnaire favorable à la réforme, il a déclaré devant les médias que cette AG était "nulle et non avenue", car le quorum n'avait pas été atteint. Retour à la case départ.

Pour cacher leur amertume, les randonneurs se tournent vers les activités habituelles de ces fins d'après-midi. Stéphane, suspecté d'être "un allié objectif" du DT, fait mine de vouloir à tout prix terminer son roman. Le repas sera quand même assez bon enfant, si ce n'est un barbecue endiablé organisé par les filles, avec des flammes de plusieurs mètres qui carbonisent les merguez. Pas de chanson le soir, seulement un petit jeu consistant à subtiliser le livre de Stephane. Chacun campant sur ses positions, si l'on peut dire, tout le monde part se coucher pour préparer une nouvelle stratégie pour le lendemain.
Eugène Lacroute

Clerval