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DANNEMARIE

Un prologue qui met à mal la crédibilité de l'organisation

NOUVELLES DU DOUBS | 13.08.2009 | 18:35

Le directeur technique est apparu sur la chaine de télévision locale pour défendre son projet, très controversé, de réforme des randonnées d'été. Le prologue de ce jour a montré des carences dans l'organisation.

Derniers préparatifs avant le départ de l'étape, sur le parvis de l'église de Dannemarie

e directeur technique Gérard Bertrand a mené ce jeudi 13 août une grande offensive sur les médias régionaux pour défendre son projet très controversé de réforme des randonnées d'été, avant que ses activités professionnelles ne l'accaparent au cours des semaines à venir. Sur France 3, il a défendu ce plan contre les vives critiques des participants, soutenus en coulisse par le directeur de course. Il a fermement contesté que ce plan impose des étapes plus longues et qu'il soit "irréaliste".

Toujours plus loin, toujours plus vite

Les choses se présentent pourtant plutôt bien en ce matin du 13 août. Les participants arrivent en ordre dispersé, avec plus ou moins de retard, mais c'est assez habituel. Les uns viennent de Metz, d'autres de Nancy ou même de Saint Point-Lac. Le directeur technique (DT) est là depuis longtemps, avec son camion et tout le matériel, et il presse les cyclistes pour qu'ils démarrent au plus vite. Les derniers réglages sont faits dans la hâte et le peloton se lance bientôt sur la route en direction de Ferrette. Le DT file vers l'Isle sur le Doubs où il doit donner une conférence de presse. "Rendez-vous à midi du côté de Réchesy", lance-t-il au directeur de course. Un sacré challenge car il est déjà plus de 11 heures.

La piste cyclable remonte la vallée de la Largue sur le tracé d'une ancienne voie ferrée. Lancés à toute vitesse, les cyclistes ne profitent pas beaucoup du paysage. De loin en loin, des pancartes au bord de la route les informent de leur progression. Arrivés à Seppois-le-Bas, ils bifurquent vers Delle et rencontrent les premières côtes. Le véhicule du directeur technique n'est toujours pas réapparu. Les randonneurs arrivent bientôt à Réchésy, sans avoir pu trouver un endroit sympathique au bord de l'eau pour le pique-nique. Alors qu'ils attendent sur les marches de l'église, et après de nombreux coups de fil, le camion de Gérard arrive enfin avec tout le matériel.

Le directeur technique disparait dans l'après-midi

A Réchesy, la tension est à son comble dans l'attente de l'équipe technique

Le repas est expédié en une dizaine de minutes, sous la pression du DT, et le peloton repart vers Delle, par Florimont et une petite route vallonnée très agréable. Le café est avalé en toute hâte à la terrasse d'un bar PMU de la ville, et les cyclistes repartent aussitôt vers Grandvillars. C'est le moment que choisit le directeur technique pour disparaitre. Laissés à leur sort, ils ratent le début de la route et doivent se faufiler, avec l'aide de l'iPhone d'Hélène, dans les petites rues de Delle pour retrouver le bon chemin. Ça monte encore mais la route est tranquille. Descente ensuite sur la vallée où ils retrouvent une piste cyclable qui traverse Morvillars et mène tout droit à la véloroute.

Entre Atlantique et Mer Noire

Il leur suffit maintenant de suivre la véloroute des fleuves, le long du canal du Rhône au Rhin, pour revenir au point de départ. Un itinéraire très agréable, avec une belle descente au bord d'un escalier d'écluses juste avant Dannemarie. Une petite halte sur le pont canal, puis une boisson fraiche dans le seul bar ouvert de la ville et tout le monde repart dans les voitures vers l'Isle sur le Doubs. Entre-temps, l'équipe technique avait quand même installé le campement: vaste barnum, tables, chaises, gros réchaud à gaz... tout ça à quelques mètres des sanitaires. Ils retrouvent aussi Stéphane, venu directement de Metz sur son scooter.

Tandis que Denis rentre à Saint Point, chacun s'affaire au camping: montage des tentes, encore plus long que d'habitude pour celle de Christine, baignade dans le Doubs pour les plus décidés, mais dans 50 cm d'eau, douches puis repas copieux préparé par l'équipe technique, manifestement soucieuse de rattraper ses cafouillages. Le DT en profite pour présenter son projet de réforme des randonnées d'été: plus de participants, des étapes plus spectaculaires, des subventions versées par les villes-étapes, de la publicité sur les maillots, des transferts en avion ou en TGV...

C'est alors qu'arrivent deux jeunes cyclistes allemands, perdus dans la nuit et sans rien pour se nourrir. Stéphane leur réchauffe les restes et leur propose de planter leur tente près du barnum. Tandis que Gérard pérore avec ses nouveaux amis d'outre-Rhin, les randonneurs partent vers leur tente les uns après les autres, pour se reposer un peu avant l'étape du lendemain.
Eugène Lacroute