Après une courte nuit animée par la sono du restaurant voisin, les cyclistes prennent leur petit déjeuner dans un silence inhabituel. C'est le récit de Stéphane qui a stupéfait tout le monde. La veille en effet, malgré le bruit ambiant, Bruno se serait endormi rapidement et aurait commencé à parler pendant son sommeil. Pas le moins du monde endormi, Stéphane l'a entendu tenir des propos incohérents et parmi ceux-ci, des phrases telles que : «la pédale, la pédale... tout casser... pas rouler». Tout d'abord surpris, il comprend que cela a à voir avec l'incident de la veille. Discrètement, à l'aube, il réveille le directeur technique pour lui faire part de ses soupçons. Tout deux procèdent alors à un inspection de la sacoche du vélo de Bruno et ne sont pas peu surpris d'y trouver, non seulement une clé de 12 mais aussi un plan de pédalier. Plus une boite de chewing-gum, mais cela semblait moins suspect.
Au petit déjeuner, Stéphane annonce les faits à tout le monde. Silence consterné dans l'assemblée. Bruno proteste de son innoncence, mais ne trouve aucune explication quant à la présence des pièces à conviction dans sa sacoche. Alain propose de relever les empreintes digitales sur le pédalier, ou de faire une analyse ADN de la pédale, mais le directeur l'interrompt aussitôt pour dire qu'il n'a pas le matériel pour le faire. «Compte tenu des circonstances, déclare-t-il, nous n'avons pas les moyens de prouver la culpabilité du prévenu. Mais on ne peut pas faire moins que de l'exclure de la course». Au bord des larmes, Sandrine déclare qu'elle reste convaincue de l'innocence de Bruno et qu'elle renonce elle aussi à continuer le circuit. «C'est une tragique erreur judiciaire», lance Bruno avant de partir ranger ses affaires. Sylvie suggère aux condamnés de prendre le bateau à Lausanne afin de regagner Thonon plus facilement.
Sans trop le laisser paraitre, Hélène aussi est choquée de l'exclusion des deux savoyards. Par solidarité, elle décide de se mettre en grève et de ne pas faire elle non plus cette dernière étape. De ce fait, le peloton est désormais réduit à six personnes. Les deux groupes se séparent à la sortie du camping, tandis que Bruno continue de clamer son innocence.
Sans grand enthousiasme, les randonneurs prennent la route sous un ciel un peu couvert. Morges, Saint Prex... les châteaux s'enchainent tandis que le ciel s'éclaircit. On perd pendant un moment Sylvie qui s'était arrêtée pour téléphoner et qui a suivi la piste cyclable dans les côteaux alors que les autres étaient restés sur la grande route. C'est à Rolle qu'on la retrouve, passablement énervée. L'équipe continue vers Nyon, sans prendre le temps de passer à Gland, et le pique nique est pris au bord du lac près d'un restaurant chic.
Après le café, Stéphane prend le chemin du retour vers la Lorraine, seul sur son scooter. L'équipe font comme neige au soleil. Et du soleil, justement, il n'y en a plus depuis quelques temps. Les nuages s'accumulent et le vent se renforce. Un peu plus tard, les randonneurs sont pris sous un violent orage du côté de Founex. Plus de peur que de mal, la pluie s'arrête au bout d'une quinzaine de minutes et les K-Way ont tôt fait de sécher au soleil. Ils arrivent à Versoix comme des bolides et retrouvent le parking avec les voitures qui n'ont pas bougé. Les vélos sont entassées dans la remorque de Gérard et tout le monde repart vers ses foyers.
Une belle randonnée se termine, malheureusement ternie par quelques péripéties regrettables. Espérons que la cuvée 2009 sera plus sereine.
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