Saint Blaise-Sélestat : l'appel des cimes

es retardataires,Stéphane et Jocelyne, rejoignent l'équipe de randonneurs au petit matin et tout ce petit monde part bientôt vers les hautes cimes vosgiennes. Ils s'engagent sur la route du col de Steige et gravissent tranquillement la centaine de mètres de dénivelé qui les sépare du col. Mais la montée ne s'arrête pas là puisque, après la pause traditionnelle pour profiter du paysage et se chauffer au soleil, il faut encore grimper 150 m pour atteindre le point haut de la randonnée, sous le sommet du Climont. La côte est un peu raide après le col de la Salcée et le petit peloton s'étire dans la montée. Mais c'est une belle route qui offre un large panorama sur le Val de Villé. Une autre pause au carrefour de Climont pour reconstituer l'équipe et ils repartent bientôt à toute allure vers Urbeis pour retrouver le chemin de la randonnée 2004.

La descente se poursuit vers Fouchy où les cyclistes bifurquent vers Neuve-Eglise. C'est là que se tient une sorte de rave agricole, avec des centaines de campeurs enfoncés dans la boue jusqu'aux genoux et des voitures coincées au milieu des champs. Pas plus surpris que cela, ils poussent jusqu'à Thanvillé où ils ont choisi de déjeuner à l'ombre du château . Un château un peu mal en point dont on ne voit à vrai dire pas grand chose. Après force ripailles et débauche de boissons énergitiques, suivies d'un café dans un bar un peu louche, ils décident de reprendre la route. A quelques mètres de là, une piste cyclable conduit tout droit à Scherwiller en passant au pied du château de Ramstein . Une belle allée qui permet de profiter du décor dans le calme, avec la silhouette du Haut Koenigsbourg qui se dessine dans le lointain. Arrivés à Scherwiller , une cérémonie de mariage les retient quelques minutes. Reste ensuite à trouver la route d'Ebersheim, qui n'est pas indiquée. Heureusement, un passant bien disposé leur sauvera la mise.

La route d'Ebersheim s'enfonce dans la plaine d'Alsace, au milieu des champs et des panneaux publicitaires. Le contraste est saisissant avec le paysage de montagne que l'on vient à peine de quitter. Quelques centaines de mètres sur une route assez fréquentée puis ils tournent vers Ebersmuster, cause de ce long détour autour de Sélestat. L'église abbatiale est là au milieu du village, sans attrait particulier quand on la voit de l'extérieur. Mais l'intérieur est autrement étonnant . Un baroque lumineux sans les outrances de certaines églises espagnoles ou bavaroises. Mais suffisamment ouvragé pour attirer le regard vers les dorures et les fresques. Pendant qu'ils visitent l'abbatiale, une mariée débarque sans crier gare, au sens littéral du terme puisque c'est dans une barque qu'elle vient à l'église en descendant l'Ill tranquillement. Son futur mari la suit par le même chemin sur une autre embarcation.

Pour ne pas troubler davantage la cérémonie, les cyclistes repartent vers Sélestat, via Hilsenheim (à ne pas confondre avec Issenheim et son célèbre retable) et Muttersholtz. La suite se fera sans le moindre problème et ils arrivent à l'hôtel où ils peuvent en toute quiétude prendre une douche réparatrice. Un petit trajet en voiture pour aller chercher la voiture restée à St Blaise (et récupérer une veste oubliée) et un autre jusqu'à Saverne pour permettre à Christine de récupérer sa voiture et rentrer sur Metz. Le repas du soir se fera sans chichis dans le restaurant de l'hôtel et hop, au lit et pis c'est tout.

Distance : 59 km
Dénivelés : montant 270 m, descendant : 525 m

Eugène Lacroute
Article paru dans l'édition du 07.07.07