Prologue : Bitche-Saverne sous la pluie

ongtemps, je me suis couché de bonne heure. Mais cette fois-là, je crois que j'aurais mieux fait de passer la nuite en boite. Si seulement j'avais su ce qui m'attendait le lendemain.

Levé au point du jour pour aller rejoindre l'équipe des randonnées vosgiennes, je comprends tout de suite que le soleil ne serait pas de la partie. Des nuages bas et noirs se poursuivent au-dessus de la ville en lachant leurs paquets de pluie. Un temps digne des randonnées vosgiennes. Ces gens-là attirent la pluie comme un aimant la limaille de fer. Pas la moindre amélioration pendant le trajet jusqu'à Bitche et, sur place, c'est une pluie froide et drue qui tombe sans discontinuer sur la citadelle. C'est là que je retrouve les cyclites, blottis dans leurs voitures sur le grand parking désert. Une équipe assez réduite cette fois, puisqu'ils ne sont que six au rendez-vous. Les autres ont dû déclarer forfait. On se dirige bientôt vers un bistrot du centre-ville, histoire de prendre une boisson chaude et de voir comment évolue la météo. Pour ma part je prends un grog, je suis déjà gelé jusqu'aux os. Après quelques hésitations, agrémentées de croissants offerts par Béa, les randonneurs décident finalement de faire une première partie de l'étape en voiture, au moins jusqu'à la plaine d'Alsace. Peut-être que là-bas le temps serait meilleur.

Les voitures prennent la route vers Baerenthal, chauffage à fond et essuie-glaces à plein régime. Même pas une halte à l'Arnsbourg où on aurait pu faire un déjeuner sympa. Je sens que ça va se finir par des sandwiches. A Zinswiller, la pluie est toujours au programme. Les gaillards continuent donc vers Ingwiller puis vers Neuwiller les Saverne. Une petite promenade dans la ville pour découvrir le patrimoine , sous un crachin assez dissuasif, puis ils reprennent la route. J'ai quand même profité de l'occasion pour prendre un petit blanc dans un bar désert. De fil en aiguille, on finit par arriver à Saverne. Là, la pluie semble vouloir s'arrêter. Comme je m'y attendais, ils improvisent un pique-nique dans un bistrot un peu cheep du côté de l'écluse et ils partent ensuite se balader dans la ville. Pour ma part, je file à l'hôtel pour regarder la télévision au chaud. D'après ce qu'ils m'ont raconté, après un peu de lèche-vitrine ils ont fini par se réfugier au château pour échapper à la pluie qui avait repris de plus belle. Et voir accessoirement une exposition. Puis ils sont revenus à l'hôtel dans l'attente d'un éventuel changement de temps, changement qui évidemment ne s'est pas produit.

Dans la soirée, alors que Danielle repart vers Metz, nous nous dirigeons vers un restaurant du lieu afin de déguster quelques plats régionaux d'Afrique du nord. Sylvie profite de l'occasion pour tomber dans les pommes, à cause parait-il de la sauce qui aurait été trop grasse. Après quelques soins prodigués par Hélène, elle recouvre ses esprits et tous en profitent pour rentrer se coucher. En espérant des lendemains qui chantent. J'ai des doutes.

Distance : 60 km
Dénivelés : montant 210 m, descendant : 315 m

Eugène Lacroute
Article paru dans l'édition du 05.07.07