Dimanche 13 août 2006
De Saint Dié à Gérardmer
La goutte qui fait déborder le vase
La politique jusqu'au-boutiste de l'UPVPA a montré cette année encore ses effets catastrophiques sur la fréquentation touristique. La FDCT se mobilise pour que les choses changent.
 
Réveil en fanfare ce dimanche matin. La pluie tambourine sur les volets. L'équipe réunie pour le petit-déjeuner peine à dissimuler son pessimisme. «Ce sont des nuages de beau temps», avance Alain. Mais le coeur n'y est pas. Stéphane, très remonté contre l'Union patronale du vêtement de pluie et accessoires (UPVPA), annoncent bientôt qu'il renonce à faire l'étape du jour. Et même qu'il renonce définitivement à la randonnée. «Pas question de négocier, il faut un mouvement dur!» dit-il en tapant du poing sur la table. Jocelyne lui emboite le pas. La déclaration est accueillie avec tristesse, mais chacun comprend les arguments des deux cyclistes à la santé fragile. Le directeur technique essaie vainement de les remotiver avec des «Mes p'tits bichons, vous pouvez le faire, j'en suis sûr», mais rien n'y fait. Ils restent campés sur leur position. Il va donc falloir organiser le rapatriement sanitaire vers Gerbéviller. Une longue journée de voiture s'annonce pour Anne-Marie.
l'UPVPA : la profession en détail
L'Union patronale du vêtement de pluie et accessoires, particulièrement bien implantée dans le département des Vosges, emploie 2 400 salariés (dont 1 membre de la FDCT) répartis au sein de 125 entreprises. Avec les emplois qu'elle représente, l'UPVPA a toujours su se faire entendre des décideurs politiques. Après un mois de juillet exceptionnellement sec, elle n'a eu aucune difficulté à imposer son point de vue: «C'est la pluie ou les délocalisations» a annoncé son jeune président, Brendon Petitedemange, lors d'une conférence de presse. La suite, tout le monde la connait.
Armés de leurs K-Way et autres vêtements imperméables, les 7 forcenés prennent finalement la route de Sainte Marguerite le coeur serré, sous une pluie encore assez faible. Direction Neuvillers-sur-Faves ensuite pour bifurquer bientôt vers Bertrimoutier, point de départ de l'ascension vers le col de Mandray. Arrivé au Ban de Laveline, la pluie s'intensifie mais l'équipe garde le moral. Le ciel est bouché, pas la moindre vue sur le massif vosgien et pourtant tout le monde continue gaillardement vers le col. La vallée est plaisante, la pente assez douce et chacun se prend à espérer une éclaircie pour profiter un peu du paysage. Mais d'éclaircie, il n'y en aura pas. La pluie redouble même au niveau de la Croix aux Mines. Pas le temps ni l'envie d'aller voir les restes de l'activité minière. Un arrêt sous les arbres pour reconstituer le peloton, et on repart vers les sommets.
 
Champs de Fraize pour toujours. Au Chipal, la pluie s'interrompt et le ciel semble moins sombre. Est-ce une éclaircie qui s'annonce? Pas le moins du monde. Au bout de quelques minutes, l'averse reprend et il faut poursuivre dans le froid, sur une pente de plus en plus raide. Hélène à renoncé à son imper sous prétexte qu'il ne la protège pas de la pluie. Arrive enfin le col, déserté de ses randonneurs habituels. La brume qui envahit la vallée ne permet de voir que quelques centaines de mètres de la route qui serpente vers la vallée de la Meurthe, et les fameux champs de Fraize. Quelques minutes sous un arbre qui n'offre qu'un abri médiocre à la pluie poussée par le vent, et chacun remonte bientôt sur son engin pour filer vers la ville avec l'espoir d'y prendre une boisson chaude bien méritée.
A Fraize, l'équipe trouve difficilement une place dans un bistrot enfumé rempli de turfistes qui parlent fort. Les vêtements de pluie ont tôt fait d'inonder le sol et chacun se réchauffe comme il peut. Cafés, chocolats chauds... tout est bon pour retrouver un peu de chaleur. «On ne va quand même pas passer la nuit ici», lance le directeur technique au bout d'un petit quart d'heure. Il faut repartir. Objectif Gérardmer. C'est le DT qui s'occupe d'acheter des provisions pour le déjeuner. L'équipe reprend donc la route et descend vers Anould, sur une nationale bien chargée où les voitures lancent des gerbes d'eau. Faute d'information, les randonneurs n'avaient pas remarqué la piste cyclable aménagée sur l'ancienne voie ferrée. Ils ne la découvriront qu'au moment de prendre la route de Ban sur Meurthe, c'est à dire trop tard. Ce sera pour une autre fois.
Piste cyclables : l'activité en détail
Les pistes cyclables se développent un peu partout sur le territoire. On en compte plus d'une centaine de kilomètres dans les Vosges. Leur construction mobilise 35 entreprises du département ou des départements voisins qui totalisent 875 salariés (dont 9 membres de la FDCT). Aménagées souvent sur d'anciennes voies ferrées, elles permettent de découvrir les vallées sous un angle inhabituel, sans parler du bénéfice en termes de sécurité. Seule ombre au tableau, elles sont jusqu'alors assez mal balisées.
Vers le col du Surceneux. C'est sur une route beaucoup plus paisible qu'ils partent à l'assaut du défilé de Straiture. Par temps clair ce serait le pied, mais pas ce jour-là avec la pluie qui s'intensifie de minute en minute. Ciel plombé, brume sur les hauteurs, l'eau qui dégouline sous les impers... Une rude montée, même si la pente est assez douce. Pas d'arrêt non plus pour voir les curiosités de la vallée. Rien qu'une pause sous l'auvent d'une grange pour se mettre à l'abri quand la pluie tourne au déluge. Les visages un peu défaits affiche leur lassitude. Mais on y arrivera.
Quand l'averse s'apaise, l'équipe reprend la route pour attaquer la dernière montée vers le col du Surceneux (déjà visité pendant la rando 1999). Un bref rayon de soleil vient les narguer puis la pluie recommence. La vallée devient de plus en plus étroite (c'est un défilé quand même) et la pente de plus en plus forte. Il faut passer sur le développement le plus court. Peu à peu, les randonneurs progressent et atteignent enfin le col, où les attend Gérard armé de son appareil photo. Hélène préfère terminer l'ascension à pied.
Quelques minutes de pause et ils repartent vers Xonrupt-Longemer. Avec le brume qui inonde la vallée, il ne faut pas escompter la moindre vue sur le lac. Descente au ralenti car le vent accentue l'impression de froid. Ils poursuivent vers le Saut des Cuves, sans même s'y arrêter pour jeter un coup d'oeil et viennent finalement s'arrêter devant l'hôtel de la Poste, où les attend le reste de l'équipe: Anne-Marie, Stéphane et Jocelyne.
 
Débat météorologique. Un petit pique-nique s'improvise dans le bar, sous le regard bienveillant du tenancier du lieu. La question de la météo est au centre des discussions. Les prévisions ne sont guère optimistes. Stéphane et Jocelyne sont décidés à remonter sur Metz. Hélène se rallie à eux, de même que Gérard et Annette. Les autres préfèrent attendre le lendemain pour juger de la situation. Une brève cérémonie d'adieu est organisée, puis les voitures partent vers le nord. Les 6 rescapés gagnent leur chambre pour se changer et se réchauffer. Puis les uns et les autres s'égayent dans la ville pour écumer les magasins et profiter des soldes en remplissant les cabas de serviettes, draps et textiles de toutes sortes. Un petit tour au lac sous une pluie toujours alerte et ils retournent dans les chambres.
Le repas du soir aura lieu dans l'hôtel lui-même: moules ou tartiflette au munster, le tout arrosé d'un riesling de derrière les fagots. Histoire de se remonter un peu le moral.
 
Epilogue. Le lendemain matin, la pluie est toujours là. Après un petit déjeuner morose à l'hôtel, une opération rapatriement est organisée. Anne-Marie, Jean, Béa et Alain vont remonter sur Gerbéviller pour chercher les voitures pendant que les autres attendront à Gérardmer. Opération rondement menée. Anne-Marie et Jean filent sur Metz tandis que Béa et Alain reviennent à Gérardmer. Là, on charge les voitures avec les vélos et les bagages, et chacun repart de son côté vers la capitale lorraine. Sylvie et Alain tentent bien une sortie du côté du jardin de Berchigrange, mais une pluie diluvienne les en dissuade bien vite. Retour à Metz donc. Nunc est bibendum.

Eugène Lacroute © FDCT (mis en ligne le 20 octobre 2006)

Distance: 50 km
Dénivellés :
   montant ... 695 m
   descendant ... 375 m
Météo: averses légères puis trombes d'eau
Temp.: 12 à 14°
Voir le profil
Voir le circuit

La tour de la Liberté, comme on ne l'a pas vue

Sous la douche à Layegoutte

Christine émerge de la brume à La Croix aux Mines

Hélène a abandonné l'imper

Le Chipal dans la brume

Annette en eau au col de Mandray

Béatrice tient en rêvant d'Italie

Jean sort comme un bolide du défilé de Straiture

Le lac de Longemer comme on ne l'a pas vu
Page d'accueil / Cyclo-idées / Plan du site / Contacts / Mentions légales / Logos