Samedi 12 août 2006
De Gerbéviller à Saint Dié
Un directeur technique sous pression
Confrontés à la détresse des cyclistes, au stress de la circulation, les directeurs techniques assurent un vrai service public.
 
Toute l'équipe se retrouve de bon matin près du château de Gerbéviller, malheureusement fermé suite à une grève du personnel d'entretien des jardins. Sans se préoccuper le moins du monde de la chapelle palatine toute proche, les uns et les autres montent vers l'ancienne gare, dans l'espoir de trouver un endroit où garer les voitures.
Jardiniers : la profession en détail
Les jardiniers représentent 23 500 salariés (dont 6 membres de la FDCT) répartis au sein de 1 250 entreprises, dont 95% sont composées de moins de dix salariés (30 entreprises de plus de 50 salariés et une entreprise de plus de 200). Elles entretiennent 1 850 jardins et 4 250 parc publics. Les femmes représentent 14 % des effectifs et les temps partiels 52 %. Il existe deux types de jardiniers. Ceux de la catégorie A doivent justifier d'un CAP d'horticulture ou d'un équivalent. Ceux de catégorie B sont des «professionnels», titulaires d’un diplôme nécessitant quatre ans de formation.
«Un petit café vite fait et puis on y va» lance le directeur technique en fonçant vers le bistrot voisin, manifestement pressé d'en finir avec les bavardages de retrouvailles. Il a toujours peur que l'horaire prévu ne soit pas respecté. Les 9 cyclistes avalent donc leur boisson au pas de course et prennent aussitôt la route de Rambervillers. Le ciel est couvert mais la température reste assez douce. Ils arrivent bientôt à Moyen et grimpent dans la foulée la côte qui mène au château. «Malgré les avanies du temps, on dirait qu'il a retrouvé une seconde vie» déclare Alain, en veine de lyrisme. Des bâtiments imposants se dressent autour d'une cour rectangulaire et on dirait que les murailles essaient de se relever toutes seules. Malgré l'émotion de l'instant, il faut pourtant reprendre la route.
 
Des risques sanitaires. Le ciel commence à virer au sombre. Un peu avant Roville-aux-Chênes, la pluie se met à tomber et il faut se résoudre à s'abriter dans une grange. «Et si on déjeunait là ?» demande Gérard en commençant à déplacer les meules de foin. Toujours stressé, il craint que l'un ou l'autre des cyclistes ne tombe en hypoglycémie. Mais il est encore tôt et personne n'a vraiment envie de manger. A la fin de l'averse, ils repartent donc vers Rambervillers et c'est finalement là qu'ils vont s'arrêter pour une vraie pause repas, sous les arcades de l'hôtel de ville. Le bâtiment est fermé suite à une grève du personnel municipal. Un magasin de farces et attrapes tout proche apporte quand même une note de gaité. Les filles s'empressent d'aller faire des emplettes dans les rues voisines tandis que les autres déballent leur casse-croute et s'installent sur les marches de la mairie.
Hypoglycémie : un risque permanent
L'hypoglycémie, ou «fringale», est un risque permanent pour les cyclistes. Liée à une insuffisance du glucose dans le sang, lequel glucose alimente les muscles en énergie, elle peut se traduire par des vertiges, des vomissements et même par des évanouissements dans les cas les plus graves. Pour s'en prémunir, la FDCT recommande à tous ses adhérents d'emporter avec eux des barres céréalières, des boissons énergétiques ou mieux, des tranches de lard. Elle préconise également de faires des pauses fréquentes pour reconstituer les réserves de l'organisme, si possible dans des fermes-auberges.
Une nouvelle averse se déchaine pendant le repas, mais cette fois ils sont bien à l'abri et peuvent s'amuser des trombes d'eau. Après avoir dégusté le dessert généreusement offert par Béa, ils se ruent vers le bar voisin pour prendre le traditionnel café et se réchauffer un peu. «C'est pas tout ça, mais il y a encore de la route à faire» hurle le directeur technique pour couvrir le brouhaha de la salle. Toujours la crainte de prendre du retard. Ils repartent donc illico vers le col du Haut du Bois. Le ciel reste très menaçant et une petite pluie fine tombe par intermittence sur le peloton.
 
Une scission dans le groupe Peu après Jeanménil, Sylvie s'aperçoit en regardant les panneaux qu'Autrey et sa fameuse abbaye sont tout proches. «J'irai bien voir de plus près ce qu'il en est» dit-elle en freinant brusquement au carrefour. Gérard manque d'avoir un coup de sang. Deux groupes se forment pourtant : Sylvie, Christine, Jean et Anne-Marie décident de faire le détour par Autrey, les autres de poursuivre vers le col. Le directeur technique fait tout pour empêcher cette scission, en insistant sur les dangers qu'elle représente, mais ses arguments ne portent pas. La première équipe, après avoir rejoint Autrey et trouvé difficilement l'abbaye, prendra une route forestière vers la Burgonce par le col de Mont Repos. Les autres suivront la départementale vers le col du Haut du Bois.
Un trajet sans histoire pour ces derniers, n'était le fait que la route en question est assez fréquentée. Ils passent sans s'arrêter devant le petit far west de Fraispertuis et parviennent sans trop de difficultés au col. Là, Gérard les attend pour les mitrailler avec son appareil photo. Descente ensuite dans la brume vers la Salle, où Stéphane s'octroie une pause cigare en se faisant passer pour un SDF. La suite du circuit est très agréable, avec le soleil qui pointe le bout de son nez, sur une petite route qui file tout droit vers St Michel sur Meurthe. Ensuite, pressée par le directeur technique qui pense déjà aux problèmes d'hébergement, l'équipe n°1 rejoint Saint Dié à la vitesse du tapis magique, malgré quelques petites montées inattendues. L'Hôtel des Vosges est pris d'assaut, les vélos remisés dans le garage et tous se retrouvent bientôt au bistrot voisin pour prendre une petite collation.
 
Tensions dans la restauration. De son côté, l'équipe n°2 a traversé la forêt jusqu'au col de Mont Repos et est redescendue ensuite vers la Burgonce et la Salle. Mais, poussée par son élan, elle a filé vers la voie rapide plutôt que vers St Dié. C'est après quelques tatonnements qu'elle finira par rejoindre les autres cyclistes. Une petite douche bien méritée et chacun peut vaquer à ses activités. Sylvie et Alain en profitent pour visiter la cathédrale et la chapelle voisine, la tour de la Liberté, puis les côteaux de St Dié à la recherche d'un bâtiment du Corbusier (qui se trouvait en fait à moins de 200 m de la cathédrale).
Le repas du soir est pris dans un restaurant chinois, comme c'est souvent le cas pendant les randonnées vosgiennes. L'ensemble est assez goûtu, l'ambiance est détendue malgré l'inquiétude du directeur technique quant à la météo, mais on peut lire dans les yeux des employés la détresse due aux heures supplémentaires non payées. C'est au moment de régler l'addition que survient un problème: le vin est facturé beaucoup plus cher que sur la carte. La tension monte d'un cran. Heureusement, le patron revoit sa facture à la baisse en prétextant d'une erreur d'ordinateur et tout rentre dans l'ordre. Une bonne nuit de sommeil là-dessus et on n'en parle plus. Le directeur technique peut enfin prendre du repos.
HCR, un tournant pour les salariés
Le 18 octobre 2006, le Conseil d’État a annulé l’accord de 2004 portant sur le temps de travail dans les hôtels cafés restaurants. Les 800 000 salariés du secteur (dont 18 membres de la FDCT) devraient de fait basculer pour la première fois dans le droit commun, c'est-à-dire les 35 heures hebdomadaires. Leurs heures comprises entre 36e et la 39e heure devraient être payées en heures supplémentaires, ce qui n'était pas le cas jusqu'à présent.

Eugène Lacroute © FDCT (mis en ligne le 19 octobre 2006)

Distance: 52 km
Dénivellés :
   montant ... 270 m
   descendant ... 170 m
Météo: couvert avec des averses puis temps clair
Temp.: 18 à 22°
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Au départ de Gerbéviller

Le château de Moyen (extrait)

Un enthousiasme certain

Débat dans la grange

C'est la fête à Ramber'

Arrivée au col du Ht du Bois

Sous un abribus à la Salle

Une tenue peu protocolaire

En route vers St Dié

La cathédrale de St Dié
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