L'équipe, portée à 13 personnes depuis le matin, se lance à l'assaut du col de Bussang pour plonger ensuite vers l'Alsace. Malgré quelques petits soucis techniques, elle atteindra sans problème la cité franc-comtoise quelques heures plus tard.
Vers 9 heures, l'équipe agrandie par l'arrivée de Christine et Lucien se retrouve sur la place de la mairie de Bussang, pour un départ imminent vers le col du même nom. Le temps est beau, avec quelques nuages d'altitude, mais la température reste assez fraiche. Les 11 cyclistes partent bientôt vers le col, par la petite route qui longe la Moselle. Le peloton s'étire au fur et à mesure de l'ascension, mais il ne manquera personne à l'arrivée au col, à quelques 727 m d'altitude. «...la vache, c'est pire que dans les Alpes ici», murmure Sandrine. Le manque d'oxygène oblige à une petite pause sommitale, que seul Alain utilisera pour aller voir la source de la Moselle.
Après le passage du col, c'est une longue descente qui les attend. Malheureusement, le plaisir est de courte durée pour Hélène et Jean qui ont quelques ennuis mécaniques: les freins pour la première, une roue voilée pour le second. Tout le monde descend quand même jusqu'à Urbès où l'on tente une réparation de fortune sur le vélo d'Hélène. Contact est pris avec le DT, déjà loin sur la route de Thann, pour résoudre le problème de Jean.
Depuis Urbès, un petit raidillon permet de gagner le vallon de Storckensohn et d'échapper au trafic de la nationale. L'équipe peut ainsi rejoindre Husseren dans le calme. «C'est plutôt sympa par ici», lance Alain dans l'indifférence générale. Mais à Husseren, ils manquent l'itinéraire cyclable, assez mal signalé, et filent tout droit vers la nationale. Trop tard pour faire demi-tour, il faut poursuivre vers Thann au milieu du trafic automobile.
A Moosch, Gérard embarque Jean et son vélo pour aller faire des réparations dans une boutique qu'il a dénichée à Thann. De leur côté, les cyclistent constatent en passant à Willer-sur-Thur que l'auberge du Claudy est fermée (voir la rando 1999). Le rafraichissement sera pour plus tard. Ils continuent au milieu d'un trafic de plus en plus dense et arrivent finalement à Thann sans avoir tenté d'autre arrêt. Certains visitent la collégiale quand d'autres passent des coups de fil en attendant des nouvelles du DT. En fait, après avoir redressé lui-même la roue de Jean, Gérard a organisé le pique-nique dans un petit parc situé juste en face de l'usine. Tout le monde se retrouve là-bas. La vapeur qui sort en continu de la cheminée enfume les vignobles à l'arrière.
Après un repas plantureux, arrosé d'un vin peu local, le peloton part dans la direction de Roderen. «On va bien trouver un bistrot sur la route» avance Christine. Mais les kilomètres se succèdent sans qu'un seul débit de boisson ne se manifeste. Après une bonne grimpette, ils arrivent dans la forêt qui domine Guewenheim, déjà parcourue deux ans plus tôt (voir la rando 2003). Au village, toujours pas de café ouvert. Les esprits commencent à s'échauffer. Coup de chance, sur la route de Soppe le Haut, en passant près du Café de la gare, ils aperçoivent une terrasse ombragée. «S'ils ne me laissent pas entrer, je casse tout» annonce Annette. C'est en fait un restaurant gastronomique, plutôt bien tenu, qui accepte de leur donner asile le temps d'une boisson. L'ardoise est un peu salée, mais ils auront eu la chance de voir passer le vieux train à vapeur.
L'équipe poursuit vers Soppe-le-Haut et rejoint la N83 quelques kilomètres avant Lachapelle sous Rougemont. Elle bifurque bientôt vers Larivière pour échapper au trafic automobile. L'itinéraire très champêtre flirte avec l'autoroute et il faut s'arrêter souvent pour consulter la carte: Lacollonge, Phaffans puis Denney où il rejoint la nationale. Attirés par une pseudo piste cyclable, qui disparaitra quelques centaines de mètres plus loin, les routards s'engagent sur celle-ci plutôt que sur la route de l'étang. Mauvaise pioche car la nationale remonte très fort avant l'entrée dans Belfort. Mais enfin, tout le monde arrive à bon port.
C'est par la porte de Brisach qu'ils font une entrée magistrale dans Belfort. Ils parcourent les rues de la vieille ville, assez sympathiques, et s'arrêtent finalement sur la place d'Armes pour une collation bien méritée. «Ça faisait un moment que j'avais envie de Coca» lance Hélène. Tout le monde se rapatrie ensuite sur le Relais Marmotte qui a déjà été investi par Gérard et Anne-Marie (la seconde aurait parait-il rejeté les avances du premier). L'ambiance est quasi-méditerranéenne. Les équipiers discutent d'une fenêtre à l'autre tout en se passant des savons et des conseils de beauté.
Un peu plus tard, ils tentent bien de visiter le château et le célèbre lion de Bartholdi, mais il est déjà trop tard. Tout est fermé. Ils devront se contenter des fortifications. C'est au Boeuf carottes, près de la place d'Armes, qu'ils s'installeront pour le repas du soir. L'ambiance est chaleureuse, et Gérard discute avec ses voisins hollandais en imitant le cri de la poule et du coq. Ils regagnent ensuite leur hôtel tant bien que mal pour une nuit de sommeil qui ne sera troublée que par des cris atroces venus du parc voisin.