lundi 9 août 2004

De Saint Quirin à Lutzelbourg par Dabo

Après une visite des cristalleries, l'équipe réduite à six éléments se lance à l'assaut du rocher de Dabo

Par Eugène LACROUTE

«C'est super ces pistes cyclables, on devrait
en faire à Metz»
Sylvie

evés avec le soleil, les six randonneurs s'affairent à démonter la tente. Avec l'expérience, il ne leur faudrait en théorie que quelques minutes mais ils doivent patienter un peu pour laisser à la toile le temps de sécher au soleil. «Il serait bientôt temps de manger un morceau» lâche Stéphane en rangeant sa trousse de toilette. Mais il va falloir pour cela descendre en ville car le camping ne propose pas ce type de prestation. Quand tout le matériel est enfin rangé dans la voiture de Béa, ils se dirigent vers le seul bistrot ouvert à cette heure de la journée. Ils vont pouvoir s'empiffrer à nouveau de tartines beurrées et de confiture, histoire de se lester pour la suite du périple. Une suite qui s'éloigne du chemin prévu initialement puisqu'elle contourne le relief qui sépare les vallées d'Abreschviller et de Troisfontaines.

Sur les traces du petit train d'Abreschviller
L'itinéraire conseillé par la patronne du restaurant emprunte un chemin qui longe le ruisseau de St Quirin pour rattraper un peu plus bas la route départementale venant de Sarrebourg. Là, sur l'emprise de l'ancienne voie ferrée, ils ont le plaisir de trouver une piste cyclable qui les conduit paisiblement, le long de la Sarre Rouge, jusqu'à Nitting. A cet endroit, il faut quitter la piste pour prendre la route de Hesse, puis celle de Hartzviller un peu plus loin. Le groupe progresse à un bon rythme malgré le vent d'ouest, toujours présent. Un peu avant Hartzviller, ils tombent à nouveau sur une piste cyclable. «S'ils commencent aussi à faire des pistes cyclable en Lorraine, où est-ce qu'on va?» demande Sylvie mi-chèvre mi-choux.

Ils filent à travers bois et gagnent rapidement Harzviller où la piste se prolonge au milieu des maisons. Comme par un fait exprès, ils tombent nez à nez avec Béa qui roule sa neuve voiture, mais poursuivent quand même vers Troisfontaines. En passant devant l'usine de Vallerysthal, ils profitent de l'occasion pour visiter le magasin d'usine. Ils en repartent bientôt, Jocelyne n'ayant pas réussi à trouver les verres qui manquent à son service. Ils quittent à présent la vallée des cristalleries pour gagner celle de la Zorn par une pente assez raide et une descente rapide sur l'autre versant.

A l'assaut du rocher de Dabo
Le village mythique de Dabo n'est plus qu'à une demi-douzaine de kilomètres, mais il va falloir s'élever de presque 300 mètres pour l'atteindre. Au départ, cette ascension ne figurait pas véritablement au programme. C'était envisagé comme une variante, un baroud d'honneur pour les plus opiniâtres. Mais avec l'entrainement des jours précédents, tous se lancent à l'assaut du monolithe sans la moindre hésitation. La route monte régulièrement mais la chaleur de cette fin de matinée pèse un peu sur l'ardeur des cyclistes. Ils progressent néanmoins, en jetant de temps à autre un regard vers le rocher qui se fait de plus en plus massif. Une petite halte au milieu de la pente permet de se désaltérer et d'avaler quelques barres chocolatées. Puis ils repartent vers le sommet en rêvant d'une terrasse de café d'où ils pourraient contempler la vallée et le chemin parcouru.

C'est presque sans s'en rendre compte qu'ils arrivent au village de Dabo. Il y a pourtant des maisons et des cafés, une église, des commerces. Mais comme la route continue de monter, ils continuent eux aussi. Ivresse des sommets? Cécité due à l'effort? On ne le saura sans doute jamais. Toujours est-il qu'à force de monter ils se retrouvent au carrefour de la route qui monte au sommet du rocher.

Déjeuner sur les cimes
«On continue jusqu'en haut, ou on déjeune tout de suite?» demande Stéphane avec l'air de celui qui connait d'avance la réponse. Bien sûr, c'est la première option qui l'emporte. Les voilà donc repartis dans leur ascension, sans savoir que ce dernier tronçon, s'il est assez court, représente quand même près de 100 mètres de dénivelé. La route qui s'enroule autour du sommet permet de découvrir les alentours mais aussi des pentes qui, par endroit, dépassent allègrement les 15%. Tantôt à pied, le plus souvent à vélo, ils grignotent la pente peu à peu et arrivent enfin au parking sommital. Le haut du rocher est à 647 m mais il faut s'acquiter d'un péage pour y avoir accès. Ils se contenteront donc des quelques 620 m du parking, plus haut que le col d'Urbeis qu'ils ont franchi deux jours auparavant.

Ils déjeunent dans l'herbe en contemplant le paysage: le village de Dabo en dessous, la forêt omniprésente, Haselbourg au loin accroché sur sa colline... Heureux d'être arrivés là, presque surpris même, ils avalent les provisions achetées par Béa en poussant des petits cris de contentement. Au désespoir des rares touristes qui pensaient trouver là un lieu propice au recueillement. Vient quand même le moment de reprendre la route. Après un dernier regard vers le rocher, ils enfourchent leurs vélos et foncent dans la descente qui les ramène vers la route de la Hoube. La jonction jusqu'à cette prochaine étape se fait à flanc de montagne, en pleine forêt. Peu ou pas de voitures, rien que les chant des oiseaux et le brâme des caribous.

C'est peu avant d'arriver à la Hoube que la route remonte de façon sensible. Mais la côte est avalée en un éclair et les cinq randonneurs (Sylvie a pris le volant de la voiture suiveuse) foncent vers un café planté en contrebas de la route, juste en face du rocher de Dabo. Installés à la terrasse, ils sirotent leur dernier café sans beaucoup d'entrain. Avec une pointe de nostalgie, chacun sait que le périple va bientôt se terminer. «C'est beau les Vosges de chez nous» soupire Christine en lorgnant vers le rocher. Tout le monde acquiesce en opinant du bonnet.

C'est Alain qui remet les pendules à leur place. «C'est pas tout ça, mais il reste encore du chemin à faire» dit-il en grimpant sur son vélo. Tirés de leur torpeur, les autres cyclistes font de même. La longue descente vers Haselbourg permet de reprendre contact avec la réalité. Les vélos vibrent sur le revêtement inégal et, à cette vitesse, il faut faire attention à ne pas déraper sur les gravillons. En vieux routiers qu'ils sont, ils arriveront tous sans souci au fond de la vallée de la Zorn. Encore quelques coups de pédale et ils seront à Lutzelbourg.

Alain tente une échappée en empruntant la piste cyclable qui longe le canal, tandis que les autres poursuivent sur la départementale. Peine perdue, il arrivera après eux sur le petit parking où attendent les voitures. Il n'y a plus qu'à ranger le matériel dans les différents véhicules, à accrocher les vélos et à se dire à l'an prochain pour une nouvelle aventure vosgienne.

Distance: 56 km
Dénivellés :
montant ... 470 m
descendant ... 540 m
Météo: beau puis assez chaud l'après-midi
Temp.: 17 à 28°
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Séance d'échauffement au petit matin
La tente est démontée en un clin d'oeil
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A fond sur la piste cyclable d'Abreschviller
La piste court jusqu'à Troisfontaines
Un panneau trompeur dans la montée au rocher
La chapelle plantée au sommet du rocher
Des visages sereins mais marqués par l'effort
Dernière collation au café de la Hoube
 
 
   
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