dimanche 8 août 2004

De Saint Dié à Saint Quirin

Une étape de liaison dans le piémont vosgien qui se termine dans les hurlements de tronçonneuses

Par Eugène LACROUTE

«Mets ton maillot sinon
on va avoir des problèmes
avec le sponsor»
Alain

près une bonne nuit de sommeil et un petit-déjeuner copieux, nos amis sont fins prêts à reprendre la route. Un petit détour par la cathédrale, «fermée comme d'habitude» comme le remarque Sylvie, et les voilà partis en direction de Saint Michel sur Meurthe. Le temps est clair, pas un nuage à l'horizon. Ils filent vers le nord sur la rive gauche de la Meurthe et ont vite fait de rejoindre Saint Michel. Il s'agit maintenant de trouver le chemin d'Etival Clairefontaine.

Dans le haut de Clairefontaine...
Près du passage à niveau, ils s'engagent sur une petite route sympathique qui semble aller dans la bonne direction. Malheureusement, elle se transforme en chemin de terre au bout de quelques centaines de mètres. Malgré la peur de la crevaison que l'on sent très présente, ils choisissent de continuer. A travers bois, sur le sable ou les cailloux, ils finissent contre toute attente par retomber sur une route bitumée. On aperçoit un peu plus loin les toits des premières maisons d'Etival.

Un grand ouf de soulagement, l'ascension d'une petite côte et les voilà qui traversent le village à la vitesse du tapis magique. Ils franchissent la Meurthe sans y jeter un regard et rattrapent un peu plus loin la route de Raon l'Etape. Il leur faut slalomer dans les carrefours entre les accès à la voie rapide et les autres routes. Puis, arrivé sur une route plus tranquille, le groupe accélère le rythme. La chaleur aidant, Stéphane va même jusqu'à enlever son T-shirt, ce qui lui vaut quelques remarques de l'organisation.

Une fuite dans le barrage de Pierre Percée
Ils arrivent bientôt à Raon l'Etape et se dirigent vers la vallée de la Plaine, par la route qui mène au col du Donon. La pente est douce et régulière, et le vent d'ouest les propulse vers le haut de la vallée. Malgré le trafic assez dense, ils arrivent assez vite au carrefour avec la route de Pierre Percée. «Je connais le coin. Ça monte fort jusqu'en haut du barrage.» déclare sobrement Jean. Le fait est que la route en question est plutôt raide, et la chaleur de ce début d'après-midi n'arrange rien. Pourtant, ils se lancent à l'assaut du barrage sans rechigner. Et comme à l'accoutumée, ils arriveront en haut frais comme des gardons, ou presque.

Le barrage, qui ressemble terriblement à un gros tas de cailloux, donne l'impression de retenir avec peine l'énorme masse d'eau qui se trouve derrière lui. Le lac est à un niveau très bas et il est bordé par une frange boueuse d'une bonne vingtaine de mètres. De quoi décourager les baigneurs les plus hardis. Il est d'ailleurs formellement interdit de s'y baigner. Une pause sous le kiosque d'information permet aux uns et aux autres de comprendre en peu de temps l'écologie de ce plan d'eau. «Si je comprends bien, ça sert surtout à refroidir la centrale de Cattenom» lance Jocelyne sur le ton de l'interrogation. Tout le monde opine de la tête.

Ambiance orageuse à Badonviller
Les huit explorateurs se mettent ensuite en quête d'un endroit propice pour le pique-nique. Certains n'ont pas renoncé à l'idée de se baigner. Pourtant, arrivés dans la petite anse qui semblait idéale sur la carte, il faut se rendre à l'évidence. «Ce n'est pas encore aujourd'hui que je pourrai plonger une tête» déclare Anne-Marie, pourtant spécialiste de la nage tout terrain. Installés tant bien que mal sur les berges du lac, les membres de la troupe avalent sans enthousiasme leur casse-croute, en regardant les allées et venues des pêcheurs qui semblent plus nombreux que les poissons. Il faut ensuite reprendre la route, malgré la chaleur de plus en plus pesante, pour gagner Badonviller avec l'espoir d'y trouver un café ouvert le dimanche.

La route serpente en forêt bien au-dessus du niveau du lac et elle n'offre que de rares points de vue sur celui-ci. Du château de Salm, on n'aperçoit que quelques vestiges mangés par la végétation. C'est la forêt elle-même qui offre le plus beau spectacle, en même temps qu'une fraicheur bienvenue dans cette atmosphère orageuse. Ils arrivent sans trop de peine à Badonviller et trouvent tout de suite un bistrot ouvert. A l'intérieur, ils peuvent avaler un café bien mérité et échapper pour un temps aux ardeurs du soleil. Même Béa renonce à s'installer sur la terrasse.

Grondements de tonnerre sur le Donon
La route se dirige ensuite vers Cirey-sur-Vezouze. Au fur et à mesure de leur progression, ils voient les nuages s'amonceler sur le massif du Donon. «Ça sent l'orage» sussure Béatrice, décidément en veine de prévisions météo. Le fait est que, passé le village de Bréménil, quelques gouttes commencent à tomber. Chacun enfile aussitôt son vêtement de pluie en lorgnant aux alentours en quête d'un hypothétique refuge. Mais il n'y en a pas, hormis les arbres de la forêt qu'il faut comme chacun sait éviter dans ces circonstances. Ils poursuivent donc leur route en transpirant de plus belle, car la température n'a pas baissé d'un degré. Quelques minutes plus tard, la pluie cesse aussi soudainement qu'elle était venue. Tous s'empressent d'enlever leur imper.

Quelques coups de vent accompagnent les nuages et le tonnerre mais ils arrivent malgré tout à Val et Châtillon. Comme rien ne les y retient, ils filent ensuite vers Cirey où la vie semble être figée dans la quiétude de cet après-midi dominical. Direction Saint Quirin à présent, l'arrivée n'est plus très loin. Il grimpent dans la forêt, redescendent et remontent jusqu'à Lafrimbolle pour rejoindre ensuite le vallon qui mène à Saint Quirin. Au sommet de la dernière côte, que personne n'attendait vraiment, ils croisent Tata Yoyo revenant en voiture de la Fête de la forêt qui se tient à Saint Quirin. Elle s'était proposée pour les héberger le soir même mais nos amis préféreront passer la nuit au camping local, si jamais il y a de la place.

Gastronomie et sculpture sur bois
Pendant que les filles font des emplettes dans un magasin de verroterie, Stéphane et Alain font la tournée des bistrots locaux. Après avoir avalé une bonne bière, ils partent à la recherche du camping. Celui-ci se trouve juste à côté du site de la Fête, près d'un étang. Ils doivent slalomer au milieu des badauds, des bucherons en train de sculpter des santons géants à coup de tronçonneuse et des pistes de schlitt pour atteindre la petite cabane qui sert de réception au camping. Là, ils font affaire avec le tenancier puis partent rejoindre le reste de l'équipe. Il faudra ensuite amener la voiture sur place, par un petit chemin qui longe l'étang, et commencer à monter la tente au milieu des hurlements de tronçonneuse.

Anne-Marie et Jean ont décidé de retourner à Metz le soir même, sous prétexte de revoir leurs enfants. Il faut donc organiser un rapatriement de voiture, c'est-à-dire aller à Lutzelbourg avec les deux fugitifs et revenir avec une des voitures laissées là-bas. Béa et Alain se chargent de l'affaire tandis que les autres vont se baigner dans l'étang. Une fois tout cela accompli, les six rescapés ont le choix entre une flammenkuch dans un stand de la fête ou bien un repas gastronomique à l'auberge locale. Fort logiquement, ils optent pour la seconde solution. L'accueil est un peu frais, les restaurateurs s'étant fait à l'idée de fermer tôt ce soir-là, mais le repas restera sans aucun doute comme l'un des plus fameux de toute l'histoire des randonnées vosgiennes. Cerise sur le gâteau, la patronne donne à la petite troupe quelques conseils d'itinéraire qui leur seront précieux pour l'étape du lendemain. C'est donc le coeur serein qu'ils rejoignent leur tente pour s'écrouler enfin sur leur matelas pneumatique.

Distance: 61 km
Dénivellés :
montant ... 325 m
descendant ... 365 m
Météo: beau puis orageux l'après-midi
Temp.: 18 à 26°
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Départ de St Dié au petit matin
En roue libre vers Raon l'Etape
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Comité
Français
du Boudin
Vue sur le lac de Pierre Percée
Sylvie perdue devant la table d'orientation
L'église de Badonviller tremble sous le soleil
La chapelle haute veille sur Saint Quirin
Un repas sans chichis à l'Hostellerie du Prieuré
 
 
   
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