samedi 7 août 2004

D'Obernai à Saint Dié par le col d'Urbeis

Après bien des péripéties et beaucoup de temps perdu, l'équipe attaque l'ascension du col d'Urbeis dans les pires conditions

Par Eugène LACROUTE

«Si ça continue
comme ça, je m'achète
des palmes et un tuba»
Béatrice

ès le lever du jour ou presque, nos huit amis sortent de leur abri douillet et commencent à remiser leurs affaires dans la voiture-balai. «Il n'y a pas de petit-déjeuner au camping, rappelle Sylvie. Si on veut manger un petit morceau, il va falloir descendre en ville». Ils s'activent donc à ranger le matériel puis descendent à vive allure vers le bas de la ville. Là, ils s'installent à la terrasse d'un bistrot qui vient à peine d'ouvrir ses portes et avalent des tonnes de viennoiseries achetées par Béa dans un commerce voisin. C'est donc le ventre un peu chargé qu'ils se lancent dans le long périple qui doit les conduire à Saint Dié.

Perte de connaissances
Ils remontent une rue à contresens au milieu d'un concert de klaxons et prennent la direction de Bernardswiller. Les routes sont encore peu fréquentées à cette heure de la journée et ils n'ont aucun mal à rattraper la route des vins. Au loin sur les montagnes , on devine la silhouette du Mont Sainte Odile... Sans y prêter beaucoup attention ils filent vers le sud au milieu des vignobles et des champs de maïs. Moins d'une demi-heure plus tard, ils sont tout surpris d'arriver déjà à Barr.

Sur la place de la mairie, près de la fontaine, ils soufflent quelques instants. Sylvie et Alain partent visiter les petites ruelles de la ville où règne une certaine agitation. Pendant ce temps, à leur insu, le reste de la troupe file dans une autre direction. Revenus sur la place de la mairie, les deux quinquagénaires constatent qu'il n'y a plus personne. Ils s'engouffrent illico dans une petite ruelle pour tomber au bout de quelques mètres sur le marché du samedi. Ils se fraient difficilement un passage au milieu des échoppes pour arriver finalement sur un rond-point un peu plus calme. «Où est-ce qu'ils sont passés les bestiaux ?» demande Alain.

Après une attente un peu longue et plusieurs coups de fil, ils finissent par retrouver les fuyards. Sans qu'on leur ait rien demandé, ceux-ci avait pris d'emblée la bonne direction et poireautaient depuis une bonne demi-heure au bord de la route, sous l'oeil soupçonneux de gendarmes qui faisaient la circulation. La troupe enfin réunie regagne donc la route des vins, sur un tronçon que certains avaient déjà parcouru quatre ans plus tôt jusqu'au carrefour avec la route de Villé. C'est là qu'à l'époque Jocelyne s'était lancée en solitaire et n'avait pu être rattrapée que par la voiture du directeur technique.

Un rassemblement problématique
A partir de là, la montée vers le petit col qui mène au val de Villé s'effectue dans une atmosphère chaude et moite. Le soleil tape fort et les arbres du bord de la route n'offrent que de loin en loin un abri de courte durée. Mais ils finissent par arriver en haut les uns après les autres, pour se ruer sur les bouteilles d'eau.

La descente vers Villé s'avère en fait être une suite de descentes et de montées, certaines parfois abruptes. «Ce n'était pas prévu par l'organisation, ces côtes de première catégorie» lance Stéphane. Alain se contente de grommeler quelques mots inaudibles. Arrivés finalement dans le vallon, il ne leur faudra plus que quelques coups de pédale pour atteindre Villé.

Il s'agit maintenant de retouver Anne-Marie. Aux dernières nouvelles, elle se trouve encore à Thanvillé, là où il était prévu que passe le peloton. Manque de chance, il a pris une autre route. Pendant que Jean fait le gué à l'entrée de la ville, les uns et les autres se dispersent dans les rues, tâche d'autant plus facile qu'il y a ce jour-là une fête de village mâtinée de foire à la brocante. Une foule compacte se presse dans les rues. Alain se dirige vers l'église, un point de ralliement ultra-classique. Sylvie fait le tour des étals au cas où une occasion exceptionnelle se présenterait. Les quatre autres baguenaudent dans les parkings pour trouver une place où garer la voiture... Finalement, il faudra presque une heure pour que tout le monde se retrouve près de l'église.

Parlez-moi de la pluie...
«Le ciel est de plus en plus menaçant », observe Béa en mâchonnant une tranche de jambon d'Aoste. De fait, de gros nuages s'accumulent sur les massifs voisins. A peine le repas avalé, les premiers coups de tonnerre sonnent le début de l'orage. Il faut se réfugier dans l'église toute proche, qui propose heureusement un très beau jeu de lumière avec de la musique relaxante. Plus tard, profitant d'une petite accalmie, l'équipe se replie sur un café où la pluie reprend bientôt de plus belle.

L'orage durera plus d'une heure. Quand la pluie s'arrête enfin, après avoir raccompagné Anne-Marie jusqu'à son parking, le clan des sept se lance à l'assaut du col d'Urbeis (602 m). Dans les premiers kilomètres, la route monte régulièrement sans trop solliciter les mollets: Bassemberg, Fouchy, Urbeis... tous ces villages sont passés sans la moindre difficulté. Le ciel reste très nuageux mais on sent que chacun est heureux de retrouver les montagnes vosgiennes, la fraicheur, les forêts... Après Urbeis, les choses sérieuses commencent: 5 km environ de montée que l'on devine plus rudes que ceux qui viennent d'être faits.

A l'assaut des cimes
«Vous voulez de l'eau, des Mars, du chocolat, du kougloff?» demande Anne-Marie pour donner de l'ardeur aux cyclistes. Dans la montée, elle fait des relais au cas, peu probable, où il y aurait des défections. Mais ce ne sera pas nécessaire. Les sept grignotent la côte peu à peu, virage après virage, et se retrouvent finalement au col, presque surpris d'être là. Une pause près des panneaux d'information permet aux uns et aux autres d'effacer les douleurs musculaires. Pendant ce temps-là, des motos passent en pétaradant. Et des cyclistes en costumes bigarrés, qui filent sans un regard vers l'autre versant de la montagne.

Quelques goulées d'eau fraiche plus tard, l'équipe se lance dans la longue descente vers Provenchères. «La descente, c'est la récompense après l'ascension» crie Christine en dévalant la pente. Le jeu consiste à faire durer le plaisir en ne roulant pas trop vite, à profiter du bonheur de rouler sans faire d'efforts. Mais on arrive toujours plus tôt qu'on ne l'aurait voulu au fond de la vallée. Une belle descente en tout cas, plus raide semble-t-il que ne l'était la montée sur le versant alsacien.

La cathédrale invisble
A partir de Provenchères, les sept roulent en peloton pour se protéger du vent qui souffle de l'ouest. Par Neuvillers et Ste Marguerite, ils arrivent bientôt dans les faubourgs de St Dié. Ils s'engagent sur une piste cyclable, mais ils la quittent bientôt car elle les oblige à monter et descendre les trottoirs et à stopper dès qu'elle croise une rue. En ville, après un rapide passage à l'office de tourisme, ils trouvent sans problème l'hôtel des Vosges et foncent sous les douches sans demander leur reste.

Temps libre ensuite, mis à profit par certains pour essayer (en vain) de pénêtrer dans l'église ex-cathédrale. Seul le cloitre est visible. Le soir venu, ils jettent leur dévolu sur une pizzeria de la rive droite, où on leur refuse l'accès à la terrasse sous prétexte que le temps est incertain (d'autres personnes pourront y rester toute la soirée). Dans la salle où ils sont relégués règne un bruit d'enfer. Une bonne nuit réparatrice à l'hôtel permettra d'effacer le traumatisme.

Distance: 59 km
Dénivellés :
montant ... 525 m
descendant ... 395 m
Météo: éclaircies, orage puis nuages
Temp.: 20 à 28°
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Les dernières emplettes avant de quitter Obernai
A Barr, avant de se perdre dans les ruelles
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Le
concombre
masqué

le super
héros
qui a
réponse
à tout

Bientôt
de retour
en librairie
L'orage se déchaine sur le Donon
Rien de tel qu'une église pour s'abriter
En formation serrée sous le col d'Urbeis
Sylvie déambule dans le cloitre de Saint Dié
La Tour de la Liberté au petit matin
 
 
   
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