vendredi 6 août 2004

De Lutzelbourg à Obernai

Entre crevaisons et détours imprévus, la petite troupe peine à atteindre son but.

Par Eugène LACROUTE

«C'était vraiment pas
le jour pour arrêter
la colle à rustine»
Stéphane

ix heures du matin. Les uns après les autres, les huit membres de l'expédition arrivent sur le petit parking du centre de Lutzelbourg. Malgré un ciel légèrement voilé, la température est clémente. «Rien à voir pour l'instant avec la canicule de 2003» reconnait Stéphane. Dans le café tout proche, on met au point les derniers détails: pique-nique du midi, matériel, itinéraire de la voiture-balai que conduit Anne-Marie, etc. Et puis vient le moment de partir.

Un coup de tonnerre dans un ciel limpide
La piste cyclable qui longe le canal de la Marne au Rhin permet de se mettre en jambe en toute tranquillité. On n'y croise de temps en temps que quelques cyclistes égarés ou des joggers solitaires. Une ambiance paisible qui sera de courte durée: au bout d'à peine 2 ou 3 km, Alain constate que le pneu arrière de son vélo est crevé. Un vélo tout neuf! «Heureusement que j'ai emporté une chambre à air de rechange» dit-il en fouillant dans sa sacoche. Une dizaine de minutes plus tard, tout est rentré dans l'ordre. Mais cet incident finalement sans gravité jette quand même le trouble parmi les participants. Et si cela devait se reproduire?

Ils arrivent pourtant sans encombre à Saverne et c'est d'un oeil blasé qu'ils regardent le château et les maisons à colombages de la rue commerçante. La priorité à présent est de trouver la route de Gettenhouse pour ne pas tomber sur la nationale 4. Rien de pire que les nationales en ces périodes de chassé-croisé!

Divagations campagnardes
Un indigène interrogé leur conseille de prendre une rue qui grimpe en direction du camping mais là, pas la moindre indication. Il faut s'orienter au jugé. Ils finissent par trouver dans le lotissement une route un peu défoncée qui va grosso modo vers le sud. C'est gagné! Quelques coups de pédales et les voilà bientôt... à Otterswiller, au bord de la nationale 4.

Grâce à Dieu et à la DDE du Bas-Rhin, une autre route permet de retrouver l'itinéraire normal à l'abri de la circulation estivale. Il leur faudra ensuite peu de temps pour rejoindre Marmoutier où Anne-Marie les attend. «J'ai amené deux trois bricoles pour le pique-nique», dit-elle en sortant terrines, salades, rôtis, pains spéciaux, tartes et bouteilles de vin de son petit panier. Ils s'installent illico sur le parvis de l'église abbatiale (qui rappelle beaucoup celle de Murbach), et les victuailles sont promptement englouties. «Un bon café, une petite pipe et on y retourne» déclare Jean, le casque vissé sur la tête. Ce qui fut fait, au moins pour le café, à la terrasse du café voisin. Et les voilà prêts à reprendre la route.

Après un court débat, ils décident de passer par Reutenbourg histoire de voir le couvent de Reinacker qui est une des curiosités locales. Mais une erreur d'orientation les conduit à nouveau... sur la nationale 4, qu'il faut remonter sur un kilomètre pour retrouver la bonne route.

Un malheur n'arrive jamais seul
Après ce petit détour, nos 7 explorateurs se dirigent résolument vers Wasselonne. Le couvent de Reinacker présente assez peu d'intérêt vu de l'extérieur mais comme aucune des filles présentes n'a accepté de prendre le voile, il a bien fallu s'en contenter. La campagne vallonnée permet de découvrir de nouveaux paysages à chaque sommet de côte et bientôt, ce sont les toits de Wasselonne qu'ils voient pointer à l'horizon.

La vieille cité n'aura droit qu'à une visite éclair, certains ayant déjà eu l'occasion de s'y attarder lors de la rando 2000. Sur les conseils d'un autochtone, ils s'engagent dans des ruelles étroites qui permettent de descendre vers la rivière et de rattraper la route de Westoffen. Et c'est là que Stéphane est à son tour victime d'une crevaison. Pour corser le tout, il reconnait n'avoir «ni chambre à air de rechange, ni pompe à vélo. C'est rageant». Personne n'en a d'ailleurs, ce qui fait froid dans le dos. Tout cela finit par créer comme une climat de psychose. Prenant leur courage à deux mains, Béa et Alain remontent vers le haut de la ville pour trouver un dealer de chambres à air. La tâche n'est pas facile mais ils finissent par en dénicher un, caché au fond d'une officine obscure. Ils achètent la chambre pour Stéphane et Béa en profite pour s'en acheter une elle aussi. Ils redescendent aussitôt vers le lieu du drame.

Pendant ce temps, le reste de troupe s'était égayé dans toutes les directions. Sylvie et Christine d'un côté, Jean de l'autre, pour s'acheter eux aussi des chambres à air... tandis que Jocelyne et Stéphane discutaient avec des gendarmes à vélo qui passaient par là. Fort aimablement, ils leur ont déclaré: «Passez donc à la Gendarmerie quand vous aurez votre pneu. On vous le gonflera». C'est donc là qu'ils vont sonner après avoir longuement attendu le retour de Jean. Entretemps, Sylvie était partie en solitaire vers Molsheim. Une gendarmette apparait à la grille, écoute la supplique de Stéphane et, sans protester, s'empare de la roue puis disparait dans un bâtiment. Elle revient quelques minutes plus tard avec une roue pas très bien gonflée, mais quand même utilisable. Stéphane se confond en remerciements et la troupe peut enfin poursuivre son chemin.

Les délices de Molsheim
La route grimpe à travers champs et vergers avant de redescendre par une pente raide sur Westhoffen. La suite est heureusement plus paisible et les compères peuvent gagner Soultz-les-Bains sans trop de difficulté. C'est là que ça se complique, car ils se trouvent à nouveau sur une route à grande circulation. Ce n'est plus la nationale 4, mais il faut quand même s'attendre à quelques kilomètres difficiles au milieu du trafic routier. Par chance, peu après la sortie de Soultz, Alain aperçoit de l'autre côté de la route une tête qui passe à vive allure derrière les buissons. Et puis une autre dans l'autre sens. «Il y a sûrement une piste cyclable par là» déclare-t-il à la cantonade. Un peu plus loin en effet, un petit chemin permet de rattraper une piste cyclable en bon uniforme. Et tout le monde de se congratuler.

Avec une ardeur redoublée, la petite équipe se dirige vers Molsheim. Elle croise sur son chemin une foule de cyclistes sortis d'on ne sait où, comme si les gens n'avaient rien de mieux à faire que de se promener. C'est près de Molsheim qu'ils retrouvent enfin Sylvie, qui commençait à s'inquiéter. Sachant qu'il ne restait plus que quelques kilomètres à faire, ils décident de s'octroyer une petite pause. La ville le mérite bien d'ailleurs.

Cours de géométrie à Obernai
Après s'être désaltéré, il a bien fallu reprendre la route, et plus particulièrement celle de Dorlisheim pour ne pas tomber cette fois sur la voie rapide. Et les voilà partis pour un tour du centre-ville à la recherche de la route en question. «J'ai dans l'idée qu'il fallait continuer comme on était arrivé» susurre Christine. Ce qui était effectivement le cas. A partir de là, un itinéraire cyclable bien balisé les conduit par des petits chemins et des routes un peu défoncées jusqu'à Obernai. Il ne reste plus qu'à trouver le camping, judicieusement situé de l'autre côté de la ville, pour y retrouver Anne-Marie qui, déclare-t-elle, «a passé l'après-midi à visiter les musées et les caves viticoles».

L'épreuve suivante se tient au camping. Il s'agit de monter la tente toute neuve que Christine s'est achetée. A la base elle permet de loger 6 personnes mais pour l'occasion elle en abritera 8. Christine l'a déjà montée une fois mais, si elle connait les grandes phases du montage, elle ne sait plus très bien dans quel ordre elles s'enchainent. Finalement, malgré quelques discussions un peu vives sur la façon de monter les arceaux, il faudra assez peu de temps pour la dresser dans le petit coin qui a été alloué à l'équipe. Une bouteille de Clairette de Die surgit à point nommé pour fêter l'événement.

Le soir venu, un diner de gala est organisé dans un restaurant du centre-ville, près du magasin «Les folies berbères» où les filles s'attardent pendant de nombreuses minutes. Moyennant le déplacement de 2 ou 3 tables et le démontage de quelques lampes de chevet, les cyclonautes parviennent à se regrouper en une seule tablée à la terrasse du restaurant sans que cela ne fasse hurler outre mesure le personnel de l'établissement. Ensuite, après le traditionnel test en aveugle Riesling-Edelzwicker qui manque de tourner à l'échauffourée, il consacrent toute leur énergie à récupérer les calories qu'ils ont perdues dans la journée. Un produit miracle fourni par Anne-Marie permettra heureusement de limiter les ronflements au cours de la nuit suivante.

Distance: 54 km
Dénivellés :
montant ... 145 m
descendant ... 185 m
Météo: ciel voilé
Temp.: 20 à 25°
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Sur le bord du canal, du côté de Lutzelbourg
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La foule se masse devant le château de Saverne
Marmoutier, un lieu idéal pour un pique-nique
Wasselonne n'a pas pris une ride depuis 2000
Molsheim réputé pour ses glaces
Une tente très spacieuse une fois montée
Obernai à la tombée du jour
 
 
   
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