De Neuf-Brisach à Huningue
Stéphane passe à l'est - Le fleuve introuvable
 
Par Eugène Lacroute
 
vendredi 15 août 2003
 
 
 
 
voir le circuit
imprimer l'article
articles les plus envoyés
«Vous allez rire... J'ai cadenassé les vélos mais je n'ai pas pris la clé de l'anti-vol»
Danielle
Technique
 
Distance : 68 km
Dénivelé montant : 50 m
descendant : 0 m
 
Un petit-déjeuner bourratif
 

Malgré quelques coups de tonnerre dans le lointain, la nuit a été paisible. Au petit matin, après quelques ablutions et le démontage des tentes, les huit compères enfourchent à nouveau leurs vélos pour un petit déjeuner dans la ville fortifiée. Faisant fi des patisseries-salons de thé qui abondent dans le secteur, un commando investit une sorte de superette qui vend à prix fort des viennoiseries étouffantes. Tous se réfugient ensuite dans un bistrot voisin où ils essayent en vain de faire passer les croissants à grand renfort de café. C'est là qu'Anne-Marie et Jean les surprennent. Retrouvailles émouvantes qu'il faut bientôt interrompre pour reprendre la route.
 

Stéphane passe à l'est
 

En suivant la vélo-route du Rhin, l'équipe file sur Obersaasheim puis sur Fessenheim. Hélène et Anne-Marie suivent avec les voitures. On distingue au loin la centrale nucléaire qui parait-il doit être arrosée pour éviter la surchauffe. Mais personne n'ira vérifier sur place. Dans les champs, les maïs aussi doivent être copieusement arrosés. Le groupe continue vers Blodelsheim où un destin tragique les attend. Stéphane et Alain, qui précèdent le groupe de 300 ou 400 m, tournent vers le centre du village dans l'idée de gagner la route qui longe le Rhin. Mais les autres filent tout droit vers Bantzenheim sans autre forme de procès. Au bout de quelques minutes, voyant que personne n'arrive, Alain tente de rattraper les fugitifs. Mais rien n'y fait, ils ont trop d'avance. Stéphane, contacté par téléphone, annonce qu'il est déjà sur la route du fleuve et qu'il est bien décidé à continuer sur ce chemin. Rendez-vous est pris à Ottmarsheim.

Alain rattrape le groupe vers Rumersheim et le peloton poursuit sa route vers le sud pour arriver bientôt à Ottmarsheim. Stéphane est déjà là, près de la fameuse église, enchanté par sa visite des installations industrielles du port fluvial. Les jardins et la fontaine offrent un cadre idéal pour le frugal repas de midi, bientôt avalé dans une atmosphère de liesse. La visite de l'église, magnifique, comble les amateurs d'art religieux, tandis que les autres piaffent dans l'attente de leur café. Lequel est pris non loin de là sur la terrasse d'un snack turc. C'est le moment que choisit Anne-Marie pour repartir vers Strasbourg où elle compte récupérer Anne-Karine qui vient de Stuttgart.
 

Le fleuve introuvable
 

L'équipe, au grand complet cette fois, rejoint la route qui longe le Rhin, en fait le canal d'Alsace, lequel reste totalement invisible pendant tout le trajet. Aucun accès n'y est d'ailleurs prévu. A l'endroit où se termine le canal du Rhône au Rhin, le groupe bifurque sur une piste cyclable qui longe un ancien canal. Ils arrivent bientôt à la centrale électrique de Kembs où un débat s'engage sur le chemin à prendre pour gagner Huningue: soit par la piste qu'ils viennent de quitter, soit par l'ile entre canal et restant de fleuve, puis par la rive allemande. Ils choisissent finalement de faire une exploration de l'ile, des fois qu'un coin baignade se présente, puis de revenir vers la route normale.

Une fois passée l'écluse, gigantesque comme il se doit, ils découvrent un petit reste de Rhin presque sauvage, avec des arbres, des canards et de l'eau qui s'anime un peu. Mais, malgré les kilomètres parcourus le long des berges, ils ne trouveront aucun endroit propice à la baignade. Retour donc à la centrale de Kembs où Béa les attend.
 

Métaux lourds et seringues usagées
 

Le groupe rattrape la piste cyclable à Rosenau et traverse la Petite Camargue, sans y remarquer quoi que ce soit d'exceptionnel par rapport aux paysages d'avant, ni à ceux d'après. Mais la balade le long du canal est sympathique. L'arrivée sur Huningue et son camping se fait sans difficulté, malgré l'absence d'indications, et c'est avec un plaisir non dissimulé que les plus courageux se baignent dans le Rhin, entre cygnes et seringues usagées, avant de prendre une douche bien méritée.

Le soir venu, un repas à la terrasse d'un restaurant du lieu, le seul endroit un peu animé de la ville, permet aux uns et aux autres de récupérer quelques calories. Pas de spécialités alsaciennes, mais assez de Riesling pour avaler tout ce qui se présente. Pour finir en beauté, Danielle leur avait réservé une petite blague de potache (d'Alsace bien sûr) puisqu'elle avait posé son anti-vol sur plusieurs vélos mais avait omis d'emporter la clé. Elle devra faire un aller-retour jusqu'au camping pour réparer sa bévue. Plus de peur que de mal finalement.

 
> Neuf-Brisach

Petit déjeuner très cosy dans un bistrot branché de Neuf Brisach.
DNA

> Ottmarsheim

La célèbre église ne fait pas ses presque 1000 ans.
REUTERS

> Ottmarsheim

A l'heure du casse-croute, tout le monde se précipite sur les victuailles. Il n'est pas rare que des coups soient échangés.
TASS

> Ottmarsheim

«Ottmar' m'a tuer» soupire Alain devant l'église.
H. LEMOINE

> Petit Landau

Un sprint très disputé à proximité du village de PetitLandau.
TASS

> Huningue

L'arrivée au camping est souvent l'occasion de faire un brin de toilette. Les jeunes femmes rivalisent d'élégance pour la soirée.
AFP

> Huningue

Un certain désarroi se fait se sentir au moment de retrouver ses bagages.
CNN